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Port de Mutsamudu I Vers la limitation des percepteurs dans l’enceinte portuaire

Port de Mutsamudu I Vers la limitation des percepteurs dans l’enceinte portuaire

Société | -   Sardou Moussa

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Les commerçants qui importent des marchandises se voient obligés de payer mille et une taxes au port de Mutsamudu. De la direction du port à la manutention, au service phytosanitaire en passant par la chambre de commerce et la direction de l’économie. La direction du port veut rompre avec cette chaine de prélèvements qui exaspère les commerçants.

 

Le port de Mutsamudu est un endroit connu pour son soleil ardent, sa poussière suffocante, et son brouhaha permanent. Mais les commerçants et particuliers qui y entrent pour récupérer des marchandises sont confrontés à un autre facteur encore plus affligeant : les tracasseries fiscales. «C’est vrai qu’ici, il faut avoir les poches pleines quand on y entre. Car à chaque pas que vous faites, vous serez arrêtés par un percepteur », admet, avec un sourire narquois, un jeune agent de l’Agid (Administration générale des impôts et domaines). Ce dernier est là avec d’autres camarades pour « contrôler » les Numéros d’identification fiscale (Nif) des commerçants. « Si vous avez de la marchandise importée, attendez-vous alors à du monde sur votre chemin : la direction du port vous taxe le magasinage, la manutention [si la marchandise provient du territoire ou s’il n’a pas été conteneurisée, ndlr] ainsi que la marchandise elle-même [une taxe appelée «droit de passage », ndlr].
Dans l’enceinte du port


Ensuite, vous aurez affaire au Service phytosanitaire, à la Chambre de commerce, à la Direction de l’économie», poursuit notre interlocuteur, amusé. C’est cette chaîne infinie de prélèvements, qui exacerbe les commerçants, que la direction du port de Mutsamudu veut désormais rompre. Plus personne, à part les services douaniers et la direction du port elle-même, ne devrait d’ici peu plus avoir le droit de venir taxer des marchandises dans l’enceinte du port. « Les usagers du port ont le sentiment que le port augmente ses taxes, alors que ce sont d’autres services qui les font payer. C’est pour cette raison que nous devons évacuer le port. Il y a le cas de l’Agid qui dit être là pour vérifier la validité des Nif, ou la direction de l’économie dont une partie des agents doit établir des statistiques commerciales. Au final, c’est cela : on entrera au port dans le cadre d’un contrôle mais pas pour taxer des marchandises », explique Aboubacar Houmadi, capitaine du port. Du côté des services visés par cette restriction, l’on grogne, mais en sourdine.


La plateforme portuaire

Contactés par téléphone pour y réagir, des responsables de la Chambre de commerce insulaire et de la direction insulaire de l’économie ont souhaité «se confier d’homme à homme» et « non par téléphone », mais les deux rencontres n’ont finalement pas eu lieu. Or les dirigeants du Port international Ahmed Abdallah Abdérémane se disent déterminés à concrétiser leur projet. La prochaine réunion de la plateforme portuaire (rassemblant notamment la direction du port, celle de la douane, la société manutentionnaire, la brigade portuaire et l’unité des garde-côtes) devrait déjà « déterminer s’il est encore nécessaire d’accueillir les contrôleurs du Nif ou s’il y a moyen de recueillir ces données pour eux », avertit notre interlocuteur. Affaire à suivre.

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