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Port international Ahmed Abdallah Abderemane I Bras de fer entre Asc et le gouvernement au sujet «d’une mise au chômage de masse»

Port international Ahmed Abdallah Abderemane I Bras de fer entre Asc et le gouvernement au sujet «d’une mise au chômage de masse»

Société | -   Sardou Moussa

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Le jeudi dernier, Hadhurou, le secrétaire général du syndicat des employés d’Asc, s’était ainsi confié à Al-watwan : “La direction d’Asc n’est pas revenue sur sa décision jusqu’à ce jour malgré l’injonction du gouvernement. Quelques-uns seulement d’entre nous ont été rappelés”. Comprenez donc que ce dernier, malgré son statut de leader syndical, n’a pas été épargné par cette “mise au chômage économique”, qui a initialement touché une cinquantaine d’agents.

 

C’est un jeu de dupes entre Asc -Ndzuani Stevedoring Company-, la société de manutention qui opère au port international Ahmed Abdallah Abderemane de Mutsamudu, et le gouvernement. Ce dernier s’oppose à son projet de vouloir se délester temporairement d’une partie de son personnel, dans le cadre d’une prétendue cure d’austérité financière, et le lui a fait savoir d’abord verbalement, puis à travers une lettre.


Mais ce lundi encore, un groupe de dockers aurait rencontré le ministre du Travail et de l’Emploi pour lui faire de nouveau part de leurs soucis, car Asc ne se serait en effet pas exécutée.Le jeudi dernier, Hadhurou, le secrétaire général du syndicat des employés d’Asc, s’était ainsi confié à Al-watwan : “La direction d’Asc n’est pas revenue sur sa décision jusqu’à ce jour malgré l’injonction du gouvernement. Quelques-uns seulement d’entre nous ont été rappelés”. Comprenez donc que ce dernier, malgré son statut de leader syndical, n’a pas été épargné par cette “mise au chômage économique”, qui a initialement touché une cinquantaine d’agents. Asc est connue pour sa réticence à communiquer. Mais nous avons pu consulter une lettre de préavis que la société a adressée, il y a quelques semaines, aux “délégués du personnel”.

Une “mise au chômage économique”

Dedans, l’on apprend qu’ “eu égard aux difficultés économiques que traversent notre société, à l’instar de tous les opérateurs, plus particulièrement ceux du domaine des transports, une partie de notre personnel (…) sera mise au chômage économique à compter du 9 septembre 2022”.Elle promet toutefois que cette “période de chômage économique ne peut excéder trois mois” et que “les salariés mis en chômage économique continuent de percevoir 30 % de leur salaire”, disant se conformer ainsi à “la loi”.De son côté, le ministère de l’Emploi a rétorqué, dans son courrier, qu’au lieu de procéder à des licenciements, Asc devrait plutôt opérer “une réduction des salaires de 10 % pendant une période ne pouvant pas excéder trois mois, en espérant que d’ici-là la conjoncture économique s’améliorera”.

 

Le gouvernement estime en effet que les raisons avancées par cette société pour se separer d’une partie de son personnel “ne sont pas fondées”, mais “Asc veut pousser le gouvernement à renouveler son bail en usant de ce genre de chantage”. En effet, le contrat de cession du secteur de la manutention du port de Mutsamudu à Asc, d’une durée de dix ans, a expiré depuis 2019. Aux dernières nouvelles, l’on apprend qu’il vient tout juste d’être renouvelé (il aurait été signé vers la fin de la semaine dernière). Mais les raisons avancées par Asc dans son préavis sont “la baisse” de ses “activités compte tenu de la crise après la Covid-19, la guerre en Ukraine”, ainsi que l’ “augmentation” de ses “coûts”.

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