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Portrait: Abdou Nassur Saïd, le patron du protocole

Portrait: Abdou Nassur Saïd, le patron du protocole

Société | -   Abdou Moustoifa

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Fête nationale, investitures, cérémonies internes, voyages officiels d’un membre de gouvernement ou encore l’arrivée d’une autorité étrangère…les activités nécessitant obligatoirement l’intervention du service de protocole de l’Etat sont nombreuses. Avant l’arrivée d’Abdou NassurSaïd à la tête de la direction protocolaire, nombreux sont ceux qui soulignaient l’absence d’une visibilité du service. Mais cela a été vite rangé dans les oubliettes. Depuis sa nomination en 2015, celui qui fut chargé des travaux de la commission de l’Union africaine commence à laisser ses empreintes au ministère des Affaires étrangères où se trouve son bureau.

 

Qui n’a jamais entendu parler du mot "protocole" ? Personne certainement. Pas ceux qui ne ratent pas les cérémonies, qu’elles soient culturelles ou religieuses n’en parlons plus les évènements de grande envergure où doit prendre part le chef de l’Etat. Le protocole est donc devenu le souci de tout organisateur de manifestation. Au sommet de l’Etat, et ce partout dans le monde, le service, étant sensible, est surveillé en permanence afin d’éviter toute sorte d’erreur. On cite trop souvent la République populaire de Chine ou encore le Maroc, pays exemplaires en matière de protocole. Aux Comores, un décret présidentiel en date de 1999, instituait la mise en place du service protocolaire avec quatre structures : l’accueil cérémonial, les immunités privilégiées, les voyages officiels et enfin la gestion du matériel. En 2013, un service de la coordination et du suivi des missions diplomatiques comoriennes a été mis en place sur ordre de l’ancien président Ikililou Dhoinine. Après avoir travaillé pendant deux ans dans ce département, Abdou NassurSaïd sera propulsé à la tête de la direction du protocole de l’Etat.

 

Gérer toutes les visites officielles

Depuis, ce maitrisard en langues et littérature française, diplôme qu’il a obtenu en 2005, à l’Université Ain Shams, en Egypte ne fait qu’écrire son nom dans sa direction grâce à son travail remarquable qu’il accomplit quotidiennement. Aujourd’hui âgé de 43 ans, ce père d’une fille a gravi tous les échelons (chef du service suivi et de la coordination des missions diplomatiques et consulaires comoriennes, chargé du dossier Europe, chargé du co-développement etc..) mène ses activités sans tambour ni trompette et suscite admiration. Discret, laconique,fin connaisseur de la diplomatie, il essaie de donner de la valeur et de restructurer le service  jadis moins présent. Lorsqu’on évoque le protocole d’Etat, on fait allusion à lui, me disait un haut responsable du gouvernement. "Notre rôle est de coordonner toutes les manifestations officielles du pays si l’on se réfère au décret ", dira-t-il avec un petit sourire. Bien installé dans son bureau situé en face du portail du ministère des Affaires étrangères, il gère tout avec son équipe. Sorties présidentielles ou d’une haute autorité, visites des présidents étrangers dans le pays ou des ambassadeurs, le patron du protocole de l’Etat ne chôme et ne se repose presque jamais.

 

Organiser l’investiture d’un président

 

Quand on lui demande le nombre de cérémonies qu’il a organisé auxquelles avait pris part le président de la République ne serait-ce que dans le pays, il prendra plus de 30 seconds avant de répondre. "Sincèrement il me serait difficile de répondre à la question car nous sommes tenus d’organiser et de veiller au bon déroulement des événements. Journées des douanes, journées mondiales de la femme, j’en passe". Il poursuivra "pour les autres voyages du président, nous devons passer au peigne fin tout son programme.Ses rendez-vous, son hôtel. Dans un voyage officiel comme celui du Koweït, nous étions obligés de se rendre sur place deux semaines avant pour  préparer son arrivée". Quant à ses fiertés, elles sont nombreuses, avouera-t-il. Mais la première, c’est d’avoir organisé l’investiture du président Azali Assoumani.

 

 

"Organiser un tel évènement qui a été une réussite alors que j’étais à peine nommé, reste ma plus grande fierté. Aujourd’hui nous avons limité les va-et-vient au sein du ministère. Les visiteurs sont guidés. C’est quand même quelque chose. Partout où je vais, je reçois des encouragements pour le travail satisfaisant exercé par mes agents", s’est-il félicité. Ayant presque parcouru l’Afrique pour prendre part aux missions et séminaires diplomatiques, Abdou Nassur Saïd maitrise aussi l’anglais appris dans une université Néozélandaise ou encore en Australie. Ce natif de Mitsudjeya Hambuu compte poursuivre ses réformes comme il l’a déjà fait avec les cérémonies des lettres de créances. Il en appelle toutes les autorités voulant partir en mission à leur communiquer leurs agendas pour faciliter les voyages. Il n’oubliera pas non plus de souligner la nécessité pour tous les ministères de collaborer avec la direction du protocole.

 

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