Au lever du soleil, lorsque le ciel se teinte des premières lueurs de l’aube, Ali Mchinda s’affaire déjà sur son bateau traditionnel, un héritage précieux de ses ancêtres pêcheurs. Pour lui, chaque journée en mer est une aventure unique, une quête perpétuelle à la recherche des trésors cachés des profondeurs marines.À bord de sa petite embarcation, Ali manie ses filets avec une habileté remarquable, fruit de décennies de pratique et de savoir-faire transmis de génération en génération.
Chaque geste est empreint de respect pour l’océan et ses habitants, car pour lui, la mer est une source de vie inestimable à préserver. «Contrairement à la pêche industrielle, souvent associée à la surpêche et à la destruction des écosystèmes marins, la pêche artisanale se caractérise par des techniques de pêche sélectives et respectueuses de l’environnement. Les pêcheurs artisans opèrent généralement à petite échelle, utilisant des embarcations traditionnelles et des filets artisanaux, ce qui limite leur impact sur les stocks de poissons», explique-t-il.
Pendant que le soleil atteint son zénith, Ali et son équipage remontent leurs filets, découvrant avec émerveillement les trésors marins capturés : poissons aux couleurs chatoyantes, crustacés délicats, et parfois même des rencontres inattendues avec des dauphins joueurs qui viennent saluer les pêcheurs.Cependant, Ali Mchinda nous signale que la pêche artisanale est confrontée à de nombreux défis, tels que la concurrence croissante avec la pêche industrielle, la pollution des océans, ou encore les effets du changement climatique.
Il cite en outre le problème de la surexploitation des ressources marines due à la pression croissante de la demande alimentaire. Selon lui, les pêcheurs artisanaux doivent également faire face à des conditions de travail souvent précaires, des revenus instables, des réglementations parfois contraignantes et la concurrence des flottes industrielles.
«Ces obstacles compromettent la durabilité de la pêche artisanale et menacent la sécurité alimentaire de nombreuses populations côtières», ajoute-t-il. D’un autre côté, notre interlocuteur affirme que les pêcheurs artisanaux continuent d’exercer ce métier avec des pratiques non innovantes pour plusieurs raisons. «Tout d’abord, ces pêcheurs peuvent être limités par des ressources financières qui les empêchent d’investir dans de nouvelles technologies ou méthodes de pêche plus durables.
De plus, certaines communautés dépendent depuis des générations de la pêche artisanale, ce qui peut entraîner une résistance au changement et une préférence pour les techniques traditionnelles», constate-t-il.Par ailleurs, Ali Mchinda nous fait savoir que des facteurs culturels et sociaux peuvent également jouer un rôle important. Les pêcheurs artisanaux peuvent vouloir valoriser les savoir-faire transmis de génération en génération et laisser de côté les innovations modernes.
Enfin, le manque d’accès à l’information et à la formation sur les pratiques de pêche durables peut également contribuer au maintien de pratiques non innovantes. Malgré tout, pour Ali Mchinda, chaque sortie en mer est une chance de renouer avec ses racines, de découvrir les merveilles de l’océan et de préserver un héritage précieux pour les générations futures.
Par Saïd Toihir