Depuis son arrivée à l’Office de la radio et la télévision des Comores (Ortc) à Ndzuani en novembre 2021, Felistina Razafisson incarne une nouvelle génération de journalistes dynamiques et engagés. À seulement quelques années dans le métier, elle s’est imposée comme une voix respectée dans le paysage médiatique, portant haut les valeurs de l’égalité des genres et de la diversité dans le journalisme.
Née à Mutsamudu, Felistina Razafisson a rapidement trouvé sa voie dans le monde des médias. Ce malgré des débuts peu conventionnels.

Avec une licence en poste et télécommunications après deux ans d’études en génie informatique, elle a embrassé le journalisme par opportunité plutôt que par vocation initiale. Cependant, cette opportunité s’est révélée être sa véritable passion, et elle s’est depuis investie corps et âme dans son métier. «Je n’ai jamais rêvé de faire ce métier de journaliste. J’ai saisi cette opportunité et, au fil du temps, j’ai appris à aimer ce que je fais et à développer une réelle passion pour ce métier. Aujourd’hui, le journalisme est mon centre d’intérêt, un métier passionnant pour lequel je vis», confie-t-elle.

Polyvalente et déterminée, Felistina excelle dans de multiples domaines au sein de l’Ortc. En tant que journaliste-reporter, elle aborde avec sensibilité des sujets variés, allant des questions du genre aux événements sportifs, en passant par des enquêtes sur des problématiques sociétales telles que le viol et les agressions. Sa participation à la présentation de l’édition de la radio filmée de 12 heures 30 et de l’édition de la mi-journée à 13 heures 30 témoigne de sa capacité à relever les défis et à s’adapter aux exigences de son métier. Cependant, le chemin vers la reconnaissance n’a pas été sans embûches pour Felistina Razafisson, confrontée à des défis propres aux femmes journalistes dans une société où les stéréotypes de genre persistent.

Malgré cela, elle reste optimiste quant à l’évolution des mentalités et à la place grandissante des femmes dans le journalisme. Pour elle, chaque critique, positive ou négative, est une opportunité pour progresser et de se faire entendre davantage. «En tant que femme, je fais face à un manque de considération de la part de la société, un accès restreint à l’information, et de nombreuses critiques. Autrefois, ce métier était considéré comme réservé aux hommes. Grâce à la promotion de l’égalité du genre, les femmes journalistes ont su s’imposer et trouver leur place, notamment dans la prise de décision», assure la jeune reporter avant d’ajouter que «la femme commence à s’affirmer et a pleinement sa place dans le métier de journaliste, qui est aujourd’hui très diversifié».

Pour la promotion féminine

Son engagement et son dévouement n’ont pas échappé à ses collègues et supérieurs. Son ancien chef de production, Ousseni Mahamoud témoigne de sa détermination et de son ambition sans faille, ainsi que sa capacité à surmonter les obstacles avec grâce et détermination. «À son arrivée à l’Ortc, j’étais rédacteur. Je me souviens d’une jeune fille ambitieuse et dévouée, désireuse de découvrir presque tous les métiers que proposent les médias, avant de se concentrer sur la rédaction. Elle était prête à aller sur le terrain pour n’importe quel reportage, même ceux qui étaient généralement réservés aux hommes, selon nos habitudes», raconte-t-il.

Ainsi, Felistina Razafisson se profile comme une voix incontournable dans le paysage médiatique des Comores, portant haut les valeurs d’égalité, de diversité et d’engagement journalistique. Avec son talent et sa détermination, elle est destinée à marquer durablement le monde du journalisme dans son pays et au-delà.