À 34 ans, Zaherdine Soufiane, originaire de Wanani, chef-lieu de la région de Djando à Mwali, incarne la préservation des traditions comoriennes à travers l’artisanat. Après avoir obtenu sa licence à l’Ifere (Institut de formation des enseignants et de recherche en éducation) en 2017, ce père de famille a décidé de se lancer dans la fabrication d’objets artisanaux, un savoir-faire hérité de son père.

L’homme a su exploiter les ressources naturelles pour créer des objets artisanaux tels que des balais en feuilles de cocotier, des tamis en bambou et feuilles de palmier, ou encore des passoires de cuisine. Chaque pièce est réalisée à la main, sans recours à des machines, dans un souci de respect de l’environnement. « Aux années passées, mon père était artisan. C’était lui qui faisait ce genre de travaux. Moi, je l’aidais simplement à chercher les matières premières. Aujourd’hui, je me suis approprié son travail, ce qui me permet de subvenir aux besoins de ma famille », explique Zaherdine.

Cependant, cette activité ne se fait pas sans difficultés. L’accès aux matières premières est parfois un obstacle, mais cela n’entame pas la détermination de Zaherdine. Au contraire, il nourrit le rêve d’ouvrir un atelier pour former les jeunes de sa communauté à l’artisanat. «La future génération doit savoir qu’on ne peut pas tout acheter chez les blancs. Nous devons valoriser nos produits locaux et notre tradition comorienne», affirme-t-il.

Pour écouler ses produits et répondre aux besoins de sa famille, Zaherdine parcourt régulièrement la route vers Fomboni, la capitale de l’île. Son expérience accumulée au fil des années lui a permis de perfectionner son savoir-faire, et fait de lui un exemple inspirant pour les jeunes. En alliant tradition, artisanat et préservation de l’environnement, Zaherdine Soufiane illustre parfaitement la nécessité de protéger et valoriser le patrimoine culturel comorien.