La sensibilisation sur la mise en place de réserves permanentes marines par les communautés a fait l’objet d’un atelier d’échange d’expériences, fin février dernier à Ndzuani. La réunion a été organisée par l’Ong comorienne Dahari et Blue Ventures, une Ong anglaise de conservation marine, en collaboration avec la Direction générale des ressources halieutiques (Dgrh), le 24 février à l’hôtel Mapongé. Les représentants de Ngazidja, Mwali et Ndzuani ont échangé sur les expériences des fermetures temporaires de la pêche dans un but d’améliorer la productivité.

Une meilleure gestion des ressources marines

Depuis 2015, l’Ong Dahari, en collaboration avec Blue Ventures, travaille avec sept communautés à Ndzuani pour une meilleure gestion des ressources marines. Les fermetures temporaires ciblent particulièrement la pêche au poulpe, étant donné que cet animal grandit de manière exponentielle. Il peut doubler de taille chaque mois, dit-on. Ces initiatives de fermetures temporaires sont mises en place sur les trois îles depuis 2017, appuyées par la Direction des ressources halieutiques, les autorités locales et les syndicats de pêcheurs du pays, ainsi que Dahari et Blue Ventures, le Parc national de Shisiwani à Ndzuani, et le Parc national de Mwali.

Aussi, plusieurs visites d’échanges entre pêcheurs et institutions partenaires ont été organisées entre les îles, afin de favoriser l’apprentissage et la mise en place de mesures de gestion.L’expérience de la première réserve permanente marine mise en place par des communautés aux Comores l’année dernière a été aussi concluante.
Une fermeture de la pêche de quelques mois s’est révélée efficace pour augmenter les prises de poulpes, et apporter ainsi de gros bénéfices aux pêcheurs après une courte période. Dans la zone de Vassy, par exemple, où Dahari et Blue Ventures appuient les associations de pêcheurs, une réouverture de la pêche en février 2021 avait pesé 1.536 kg de poulpes le jour de la réouverture.

Une prise assez considérable comparativement à environ 600 kg de poulpes pesés en un mois avant cette fermeture au mois d’octobre 2020. Selon le communiqué de presse de Dahari, l’atelier organisé le mois dernier «avait pour objectifs de présenter les fermetures temporaires mises en place par île, visant à capitaliser les apprentissages et améliorations possibles pour promouvoir une gestion durable des ressources marines». La note d’information précise, en outre, que «42 participants, représentants des associations de pêcheurs, autorités locales, et autres institutions partenaires des trois îles, ont ainsi pu partager leurs expériences et définir ensemble les facteurs de succès et pistes d’amélioration des fermetures».

Un participant à l’atelier, cité par le communiqué de presse, Mohamed Affane, président de la coopérative de pêcheurs de Moya, a rappelé que «nous nous sommes réunis [ce matin] avec des délégations de Mwali, Ngazidja et Ndzuani afin de lutter ensemble pour cette bonne cause, pour que nos générations futures puissent aussi avoir ces ressources marines».Cet atelier a été une occasion unique pour renforcer les synergies entre les différents acteurs impliqués dans le processus de mise en place et gestion des fermetures temporaires.

Les participants ont souligné aussi l’importance de la sensibilisation des communautés pour une mise en place efficace de ces mesures de gestion, mais aussi de la concertation entre tous les acteurs locaux dans la prise de décisions. À en croire les organisateurs de l’atelier, cités par le communiqué de presse, les prochaines étapes seront de consolider les résultats obtenus au travers d’autres échanges, et notamment la mise en place d’un calendrier national des fermetures temporaires en collaboration avec la Dgrh, l’Inrape, les représentants des pêcheurs et autres institutions impliquées.

À souligner que les Comores ont une biodiversité marine exceptionnelle, et ces ressources sont essentielles à la population qui est largement dépendante de la pêche pour son apport en protéines.La mise en place de mesures de gestion durable des ressources marines est donc une priorité pour les Comores, notamment au travers d’accords de co-gestion avec les communautés locales développés par la Direction des ressources halieutiques.

Msa avec communiqué