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Première édition du Festival Djumbe Fatima I Un grand hommage à une reine légendaire

Première édition du Festival Djumbe Fatima I Un grand hommage à une reine légendaire

Société | -

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Ce premier rendez-vous s’est révélé très populaire, riche en couleurs, en culture et en histoire

 

La première édition du festival «Djumbe Fatima», cet événement riche en couleurs, en culturel et en histoire, a débuté ce jeudi 17 juillet à Mwali. Organisée à l’initiative de l’Alliance française de Fomboni en collaboration avec plusieurs partenaires parmi lesquels, l’Association franco-comorienne pour le développement et l’amitié de Mohéli, l’Afcdam, le Grenier des associations artistiques de Mohéli (Gaacm) à l’origine de l’hymne officiel du festival, l’Adic, présidée par Anne Etter, marraine de cette première édition, et le restaurant Maecha Bora.Son objectif est de rendre hommage à Djumbe Fatima, cette reine légendaire, en valorisant, par la même occasion, les traditions mohéliennes à travers l’art, l’histoire et la mémoire.


Métissage politique et culturel

Ce rendez-vous de trois jours a vu le jour grâce au soutien de plusieurs partenaires financiers dont l’ambassade de France aux Comores, et la première journée des festivités a vu une mobilisation importante des habitants de l’île. C’est ainsi que plus de quatre cent visiteurs sont venus visiter l’exposition photo et d’autres expositions consacrées, notamment, au parcours politique et, de manière générale, au règne de la reine, et les stands de la foire gastronomique et artisanale visibles dans l’établissement de l’institution française.«Ce festival est bien plus qu’un événement culturel. Il s’agit de rendre hommage à une figure emblématique qui a marqué l’histoire des Comores. Djumbe Fatima a été une femme de savoir, de pouvoir et de vision, dont le parcours exceptionnel mérite d’être connu et transmis aux générations futures», a soutenu le directeur de l’Alliance Française de Mwali, Djamael Ali Ballah.La première journée aura été riche en culture et haute en couleurs, entre carnaval, théâtre, expositions et valorisation du patrimoine local. A la cérémonie inaugurale de cette grande fête, le public a eu droit à une danse traditionnelle, le goma la malida exécuté par l’association culturelle de Monimwamdji à Fomboni et à un shigoma proposé par les jeunes de Salamani. Par la suite, une conférence sur la vie et le règne de Djumbe Fatima, a été animée par l’historien, Haddad Salim Djabir, et le consultant, Abdou Soimadou.Fatima Soudi bint Abderremane alias Djumbe Fatima, est née vers 1836 à Wala sur l’île de Mwali. Fille du sultan Abderremane, d’origine malgache, et de la reine Ravao, elle est le fruit d’un métissage politique et culturel entre Madagascar et les Comores.

Résistance aux velléités d’annexion

Devenue reine à l’âge de six ans après la mort de son père en 1842, elle est, d’abord, sous la régence de sa mère avant de prendre effectivement les rênes du pouvoir qu’elle gérait, selon les historiens, avec «charisme, intelligence et ténacité». La nouvelle reine était connue pour son combat contre l’emprise coloniale française, à un moment où les puissances européennes jetaient leur dévolue sur l’Océan indien.En 1851, elle épouse, durant une brève période, le commerçant français, Joseph Lambert, dans une tentative stratégique d’équilibrer les rapports de force. Mais ce mariage a été mal vu et, rapidement, annulé par les autorités françaises.Son règne fut marqué par une résistance constante aux velléités d’annexion, et elle fit tout pour préserver l’indépendance de son île. En 1867, affaiblie par les pressions internes et externes, elle abdique en faveur de son fils, tout en conservant une grande influence jusqu’à sa mort, vers 1878. Aujourd’hui encore, Djumbe Fatima demeure une figure de référence pour les Comoriens et les Mohéliens en particulier.Le Festival Djumbe Fatima devait se poursuivre jusqu’au samedi, à l’Alliance française de Fomboni.

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