Le gouverneur de l’île, la consule de France à Ndzuani ainsi que le procureur de la République près le tribunal de Mutsamudu ont visité le pénitencier de Koki le mercredi 20 janvier. Ils sont allés voir les travaux réalisés, il y a quelques mois, au bénéfice de la prison, et qui ont été financés par la coopération française et l’association Caritas.
L’établissement est désormais doté d’une cuisine, de toilettes propres, d’une infirmerie, et l’eau est rétablie, grâce à ce projet, même si certains des travaux réalisés (essentiellement au niveau de la cuve d’eau) ont laissé à madame la consule un arrière-goût d’inachevé.
C’est une visite de la consule, au mois de juillet dernier dans ce pénitencier, qui a été à l’origine de ce projet. Alors qu’elle distribuait des livres et des jeux de sociétés aux détenus, la consule a constaté les conditions difficiles dans lesquelles vivaient les détenus. «J’ai vu l’état sanitaires des cellules. Il n’y avait pas d’eau, pas de cuisine… donc on a fait les travaux avec le Fspi [Fonds de solidarité pour les projets innovants].
Toutes les canalisations ne fonctionnaient pas, l’eau n’arrivait pas jusqu’aux cellules, il n’y avait pas de toilettes ni de capacités à prendre des douches, et maintenant ils peuvent le faire, c’est un petit pas, une petite avancée», a-t-elle expliqué. Et de rendre ensuite hommage à l’ambassadrice de France, Jacqueline Bassa-Mazzoni, à qui revient, selon elle, tout le mérite. «C’est un projet qui tient vraiment à cœur à madame l’ambassadrice, qui est très proche de tout ce qui touche aux droits de l’Homme et aux droits des détenus».
Cette journée de mercredi a été de bon augure pour les détenus de Koki, puisqu’elle a coïncidé avec la visite hebdomadaire des Petites Sœurs de la Charité Mère Teresa de l’église catholique sise à Mutsamudu. A chacune de ces visites (qui ont lieu d’habitude les mardis), les prisonniers reçoivent une aide alimentaire (pains, lait, biscuits…), en partie fournie par le groupe de supermarchés Duka Bé. Valérie Blachier a également rendu un vibrant hommage à ces «petites sœurs de la charité qui, tous les mardis après-midi, viennent apporter du soutien aux détenus en leur apportant du lait, des biscuits, et tout ça… elles font un grand travail».
Toute cette ambiance, qui devait casser avec la morosité des lieux, n’a cependant pas pu redonner le sourire au gouverneur. C’est un homme profondément marqué par les conditions carcérales de Koki qui s’est confié ainsi à la presse : «je suis triste de voir dans quel état se trouve notre prison, et je suis d’autant plus triste que ce soit un gouvernement étranger, ou des étrangers qui s’en soient rendus compte et aient décidé de venir construire une cuisine comme celle-ci.
Une cuisine qu’un seul comorien aurait pu construire. Je suis persuadé que l’Etat trouvera une solution car ceux qui sont détenus ici étaient des gens libres comme nous, ce sont les circonstances qui les ont emmenés ici».