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Prison de Koki I Les détenus pour atteinte présumée à la sûreté de l’Etat demandent «prières» et «intercession»

Prison de Koki I Les détenus pour atteinte présumée à la sûreté de l’Etat demandent «prières» et «intercession»

Société | -   Sardou Moussa

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Ces prisonniers qui ont sollicité l’aide du gouverneur attendent toujours leur procès, alors que certains approchent leur deuxième année de détention. Se confiant à Al-watwan, un autre détenu, Saïd Mohamed Abdou, semble avoir perdu tout espoir d’être jugé un jour. L’un de ces détenus, a imploré le chef de l’exécutif de l’île d’»intercéder en faveur de» leur «libération».

 

Lors d’une visite, le mercredi dernier, à la prison de Koki, le gouverneur de Ndzuani, Anissi Chamsidine, a brièvement échangé avec les pensionnaires de l’aile sud, celle qui abrite les détenus pour atteinte présumée à la sûreté de l’Etat, la plupart des présumés impliqués dans l’affaire dite des «mines» et dans l’attentat à la mine contre l’avion du président de la République, déjoué en avril 2020. Attoumane Houmadi, l’un de ces détenus, a imploré le chef de l’exécutif de l’île d’»intercéder en faveur de» leur «libération», précisant l’avoir déjà entendu parler de leur cas à la radio.

Apparemment pris de court par cette demande, ce dernier a juste dit «espérer que Dieu nous comble de ses bienfaits».Interrogé plus tard par la presse et loin des prisonniers au sujet de leur requête, le gouverneur répondra : «quiconque se trouve dans des difficultés demande toujours de l’aide. Je prie Dieu de leur donner la patience de purger leur peine, et pour ceux qui ne sont pas encore jugés, qu’ils le soient, afin qu’ils puissent aussi purger la leur et sortir blanchis».

L’aide du gouverneur

Le fait est que, justement, ces prisonniers qui ont sollicité l’aide du gouverneur attendent toujours leur procès, alors que certains approchent leur deuxième année de détention. Se confiant à Al-watwan, un autre detenu, Saïd Mohamed Abdou, semble avoir perdu tout espoir d’être jugé un jour. «Je suis en prison depuis juillet 2019. J’ai d’abord passé 13 jours au camp militaire de Sangani, puis 10 mois à la gendarmerie, et maintenant cela fait 8 mois depuis que je croupis ici à Koki.

Mon avocat s’est découragé parce qu’il ne peut plus faire son travail librement. Ses quatre demandes de mise en liberté ont été rejetées. A présent, ce que je demande à mes proches et amis, c’est de continuer à prier pour nous». Cet infirmier de carrière dépeint toutefois des conditions carcérales, certes pas enviables, mais pas non plus exécrables. Côté nourriture, c’est «du riz et un peu de sardines».

Les visites sont «très limitées», c’est-à-dire «trois jours seulement par semaine», tout de même. Des toilettes, il y en a maintenant deux, mais «l’une n’est plus d’usage». Rappelons à ce propos que jusqu’à récemment, les prisonniers de Koki faisaient leurs besoins dans des récipients-jerricanes et bouteilles en plastique- qui étaient ensuite vidés le matin. Par contre pour dormir, «il y a des matelas et l’endroit est plus aéré qu’à la gendarmerie», admet-il.

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