L’évasion, survenue le jour de l’Aïd, le jeudi 11 avril dernier, a été décrite comme une opération rapide et coordonnée. Selon le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid, tout a basculé lorsque l’un des gardiens a tenté d’effectuer sa ronde matinale dans la zone B de la prison. Ce gardien a été neutralisé par un détenu, identifié comme étant le soldat de l’armée nationale impliqué dans la mort tragique du jeune supporter de l’équipe comorienne de football, Fahad Moindze, en novembre dernier.

Dans la confusion qui a suivi, un autre gardien, venant en aide à son collègue, a été pris à partie par un groupe de détenus. Malheureusement, les deux gardiens ont été submergés par les prisonniers, ce qui a permis à ces derniers de forcer la porte principale de sortie et de s’échapper. «L’évasion a eu lieu aux environs de 7 heures du matin du jeudi», a précisé le procureur, ajoutant que «tous les détenus ont été identifiés» et étaient «activement recherchés». À la prison de Moroni, les évasions sont devenues une triste réalité, avec des précédents en novembre 2022 et en août 2023. Les conditions de surpopulation carcérale et les mauvaises conditions de détention sont souvent pointées du doigt comme des facteurs incitatifs pour les détenus à tenter de fuir.

Cependant, Moroni n’est pas seule dans cette situation. La prison de Koki à Ndzuani a également été le théâtre d’évasions spectaculaires, dont l’une en août 2020 où entre 70 et 80 détenus se sont échappés. Ces événements ont plongé l’île dans une certaine psychose : en effet, parmi les évadés, se trouvait le plus ancien détenu pour crime, surnommé «Passé», condamné à la peine capitale en 2011 pour un double assassinat commis en 2007 à Ongoju. De même, en avril 2023, 29 prisonniers avaient fui cette même prison. Deux avaient été capturés sans heurts, mais un troisième avait reçu une balle pendant sa fuite.

Par ASK avec SM