L’Ong “MMH Humanity” a dénoncé “des conditions indignes” dans les prisons du pays quelques heures après la visite de son président à Koki à Ndzuani et la Maison d’arrêt de Moroni. Accompagné des responsables de l’appareil judiciaire, Hilal Mouniri était scandalisé, profitant de l’occasion pour faire des vidéos et des images.
Les séquences et les clichés publiés le 21 juillet dernier avaient suscité de vives répulsions sur la toile. Par exemple, dans une cellule de la prison de Koki à Ndzuani, on y voit un bout de matelas de deux places, usé jusqu’à la dernière corde, posé à même le sol, occupé par 6 prisonniers sur un endroit humide.Dans cette grande promiscuité, des sacs de riz vides servent de paravent pour se créer un semblant d’intimité entre les lits superposés. Dans la vidéo, on entend une personne sur place expliquant au président de l’Ong, que “pour trouver une place où dormir, il faut collaborer avec les anciens”.
À la Maison d’arrêt de Moroni, le président de l’Ong “MMH Humanity” était accompagné de l’ancien procureur général, Soilihi Mahamoud. Sur les images, on voit des prisonniers qui cuisinent dans des grosses marmites. Un détenu remue du poulet posé sur le feu. “Chaque prisonnier a droit à une aile de poulet par jour”, assure-t-il. “Deleur propre initiative, ils stockent le riz journalier qu’on leur donne pour le revendre afin de pouvoir acheter des produits avec l’argent obtenu”, explique Soilihi Mahamoud, rapportant les propos d’un prisonnier.
Un matelas pour 6 prisonniers sur un sol humide
La prison de Moroni manque souvent d’eau comme le jour de la visite de Hilal Mouniri. Un prisonnier a déclaré que sa famille lui envoyait de l’eau pour qu’il puisse se doucher. Des prisonniers ce jour-là, essayaient aussi de colmater des brèches parce que le toit de leur dortoir fuyait. Pour le chef de cet Ong, l’objectif de la publication des vidéos et des images est de “montrer leurs besoins et agir pour leur apporter le strict minimum”. Les prisonniers de la Maison d’arrêt de Moroni avaient observé, le 28 juillet dernier, un mouvement de grève pour dénoncer leurs conditions de vie. Ils avaient alors fait savoir qu’ils n’accepteraient aucun nouveau détenu tant qu’ils n’auront pas obtenu un plan de désengorgement de la prison qui compte 327 détenus pour une capacité d’accueil maximale de 100 personnes.
Des conditions de vie indignes
Les visiteurs des prisons soulignent, à plusieurs reprises, que “les conditions de vie sont en totale contradiction avec les droits fondamentaux des personnes détenues”. Outre la surpopulation carcérale, les dortoirs sont insalubres, certains ne sont pas raccordés au réseau électrique dans certaines cellule, l’insuffisance de l’offre de soins ou encore le manque criant d’activités socio-culturelles ou professionnelles proposées aux personnes incarcérées.
Le secrétaire général du ministère de la Justice, Abdallah Sinane, avait déclaré, dans notre livraison du 21 juillet, “que les revendications des grévistes étaient légitimes”, ajoutant que “le gouvernement apportera prochainement une réponse à ces revendications”.