À trois jours du débit du mois sacré de Ramadwani, le prix des produits agricoles ne cesse de s’envoler. Le prix du tas de 8 bananes est de 1 000 francs tout comme celui du fruit à pain. Entretemps, cinq petits tubercules de manioc coûtent 2 000 francs, ils en est de même que taro. Seule la tomate a vu son prix baisser passant de 2 000 à 1 000 francs.
Pour les vendeurs, la flambée des prix ne les incombe pas. Selon eux, les fournisseurs les livrent à des prix élevés, ce qui implique forcément des tarifs assez élevés à la revente. Du côté nord du marché de Volo-volo, Maman Nasser, vendeuse de manioc, précise que les prix ont presque doublé. «Les clients pensent que c’est notre faute et oublient que ceux qui nous livrent les produits ne cessent d’augmenter les prix. Le sac de taro est actuellement à 45 000 francs, celui de la patate douce à 30 000 francs. Et cela concerne tous les produits vivriers. Comment allons-nous vendre moins cher et perdre notre argent ? Ce n’est pas nous qui avons augmenté les prix», a déclaré la vendeuse de manioc.
La situation n’est guère meilleure du côté de la viande fraîche puisque le kilo est à 3 500 francs, une somme largement au-dessus de beaucoup de la bourse de nombreuses familles. Selon un boucher de Volo-volo qui a choisi de rester dans l’anonymat, il va y avoir une pénurie de viande dans deux semaines au minimum. «Les fournisseurs de vache n’ont qu’une infime réserve en stock», a-t-il souligné. Non loin de là, sont étalés les légumes qui connaissent une petite baisse, mais qui ne sont pas encore revenu à la normale.
Produits importés
«Les prix des produits importés ne nous permettent pas de vendre à bas prix. Nous allons vendre combien de tas de fruits à pain pour acheter un kilo de riz, de l’huile ou encore du sucre ? Il faut que l’État régule les prix des produits importés pour que nous puissions baisser les nôtres», s’insurge une vendeuse.Pour l’acheteuse Arsine, les prix ont considérablement flambé et si elle avait le choix, elle n’allait pas acheter. «J’aimerais acheter du manioc, mais le prix n’est pas du tout abordable. Toutefois, je sais que ce n’est pas forcément la faute aux vendeurs, car le prix des produits dans les magasins et boutiques ont également augmenté.
Les vendeurs de produits vivriers sont à leurs tours obligés d’augmenter le prix afin de pouvoir s’acheter une petite bouteille d’huile qui est aujourd’hui à 1250 francs. Comment allons-nous vivre pendant le mois sacré du Ramadhwani», se demande Maman Rouwayda.Grenier du pays, Mwali ne fait pourtant plus exception au niveau des prix. En effet, sur l’île de Djumbe Fatima, la situation devient de plus en plus inquiétante, surtout au niveau de l’approvisionnement en produits vivriers locaux.
Le mois sacré s’annonce difficile, même à Mwali
Au marché de Fomboni, les prix des articles est en hausse et les denrées les plus consommés durant le mois sacré, commencent à se raréfier. Notons que les marchands de Ngazidja et Ndzuani viennent ici s’approvisionner en produits vivriers. Un client rencontré au marché de Fomboni explique que la situation est telle qu’il «nous faudra nous rabattre sur le riz et la farine et nous détourner des produits locaux, ce qui est regrettable, durant le mois de Ramadhwani. Un tas de bananes de 500 francs ne suffit pas pour une seule personne, un tas de manioc de 250 francs est composé de trois tubercules, combien de tas, il m’en faudra pour nourrir toute une famille». Le ministre de l’Économie avait promis, il y a quelques jours lors d’une descente au marché de Volo-volo, des réponses du gouvernement pour encadrer ces prix.
À trois jours du début du Ramadhwani, ces réponses se font toujours attendre.
Antufati Soidri, MoinariwadiMohamed SoilihiEt Saïd Yassine, stagiaires