Deux journalistes ont gagné les deux premières places du «Prix Saminya Bounou» lancé officiellement hier au cours d’une cérémonie solennelle organisée à l’Alliance française de Moroni. Il s’agit de Chamsoudine Said Mhadji pour la catégorie presse écrite pour son article intitulé «itinéraire d’une archiviste en herbe». Et Ibrahim Ahamada Mze Ayyam pour la catégorie émission radio sur le recyclage des couches.
La cérémonie de remise des prix a eu lieu en présence de la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl), Sittou Raghdat Mohamed, du chef du bureau-pays de l’Union européenne, Pierre Bezize, du directeur général par intérim du journal Al-watwan, M’madi Moindjie, de journalistes ainsi que de hauts cadres du pays. La présidente de l’Association des femmes comoriennes de la presse (Afcp), Abouhariat Said Abdallah, a fait savoir que le prix visait, au fond, à rendre hommage à Saminya Bounou, «qui est à la fois une femme de combat, d’engagement, de convictions et une femme tout court», précisant qu’il était du devoir de l’association de rendre hommage à «celles qui ont illuminé nos rêves, nourri nos ambitions et façonné nos parcours».
«L’excellent parcours de cette grande femme»
La rédactrice en chef d’Al-watwan a aussi rappelé que «le prix qui porte son nom, que nous lançons officiellement aujourd’hui, marque le début d’une reconnaissance à l’égard de toutes ces femmes journalistes qui se sont battues pour que le métier de journaliste ne soit pas seulement celui des hommes dans notre cher pays», soulignant que «l’excellent parcours de cette grande femme n’est pas à démontrer».
Abouhariat Said Abdallah fera aussi savoir que «Saminya Bounou nous a tous inspirés par son caractère, son humilité, sa force morale et son parcours exceptionnel de journaliste professionnel bien respecté dans notre pays», soulignant que «sa disparition, a été un coup dur pour le corps des journalistes et surtout les femmes du métier qui sont devenues orphelines d’une collègue irremplaçable». Elle rermerciera les partenaires de cet évènement, à savoir l’Union Européenne, la Cndhl et Earth Echo communication.
Le représentant d’EarthEcho Communication a promis de contribuer à la pérennisation de l’initiative. «Cette première édition marque le premier pas et avec tous les partenaires qui accompagnent cette démarche, ouvre la voie à la construction d’un cadre médiatique plus favorable à la promotion du genre, à la promotion d’un journalisme plus sensible au genre en Union des Comores», a indiqué Kader Barry pour qui ladite activité vise plus spécifiquement à «susciter un intérêt de la presse nationale pour la promotion et la protection des droits des femmes et des filles, ainsi que la production d’articles de fond sur ces thématiques. Inciter les journalistes nationaux à être des acteurs de changement pour des politiques favorables au genre. Encourager la spécialisation des journalistes sur les questions du genre et sensibiliser les rédactions et les journalistes sur l’importance d’améliorer la visibilité et l’image des femmes dans les médias».
De son côté, la présidente de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl), Sittou Raghadat Mohamed a salué l’initiative, ajoutant que l’événement contribue à «promouvoir la présentation et l’image des femmes dans les médias du pays : d’où ce prix attribué aux journalistes qui ont pour vocation de soutenir ceux qui se battent pour l’image de la femme». Un avis partagé par Pierre Bezize qui a, par ailleurs, souligné que «départager les participants présélectionnés n’a pas été chose facile tenant compte de l’impact que regorgeaient leurs articles».
A noter qu’après la phase de présélection, le jury a noté 11 journalistes nominés à savoir Sardou Moussa, Mouayad Salim, Andjouza Abouheir, Nourina Abdouldjabar; Mahdawi Ben Ali, Nassuf Ben Amad, Hamidou Ali, Salmata Youssouf, Nouria Hassan.L’Association des femmes comorienne de la presse (Afcp s’est fixée l’objectif de «faire la promotion du genre dans le monde des medias, accompagner les jeunes femmes à intégrer la profession mais surtout de promouvoir la mémoire» de ces femmes de la presse qui ont servi de modèle aux autres en exercice.
