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Prière du vendredi à Mwali I Des crispations sur les nouveaux horaires

Prière du vendredi à Mwali I Des crispations sur les nouveaux horaires

Société | -   Abdillahi Housni

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À Mwali, le décalage des horaires de la prière du vendredi a provoqué des débats parmi les fidèles, vendredi dernier. L’application a été inégale.

 

Depuis l’entrée en vigueur d’un décret et d’un arrêté ministériel instaurant de nouveaux horaires de travail aux Comores, la prière du vendredi est repoussée à 13h15, avec un prêche débutant à 13h00. Jusqu’alors, la plupart des fidèles accomplissaient cette prière collective entre 12h15 et 12h30. Cette modification, perçue comme «une atteinte » aux pratiques religieuses par certains, provoque polémiques et divisions, notamment à Mwali.Le 3 octobre dernier, première journée de vendredi depuis l’application de cette réforme, la tension a été palpable dans les lieux de culte de l’île. L’application de la mesure s’est révélée inégale : certaines mosquées ont respecté le nouvel horaire, tandis que d’autres ont maintenu l’horaire habituel.


À Djwaezi, dans la commune de Mwalimdjini, aucun prêcheur ne s’est présenté. Les fidèles ont accompli la salât adh-dhuhr (prière ordinaire de midi) au lieu de la prière collective du vendredi. Une situation similaire s’est observée à Miringoni, à l’ouest de l’île. À Wanani, dans la région de Djando, l’horaire n’a pas été modifié malgré les tensions, alors qu’à Siry Zurdani, moins de cinq rangées de fidèles se sont rassemblées, ce qui a fortement contrasté avec l’affluence habituelle.

Divergences et malentendus

À Fomboni, la capitale insulaire, les situations ont également divergé. À Monimwamdji, la prière collective se tenait déjà aux alentours de 13 heures, ce qui a permis une transition plus souple. Mais à Ama, certains fidèles ont respecté le nouvel horaire tandis que d’autres ont maintenu la prière de dhuhr traditionnelle. À Muzdalifa, l’imam a commencé son sermon à 13 heures, mais a profité de l’occasion pour interpeller les autorités sur deux solutions possibles : instaurer officiellement le vendredi et le samedi comme jours de repos, ou accorder une exception le vendredi permettant aux musulmans de prier sereinement avant de rejoindre leurs lieux de travail. Cependant, la mosquée a été à moitié vide.


Dans d’autres localités, comme Nyumashiwa, la consigne a été suivie mais l’affluence est restée faible également. À Mbwagoma, les fidèles ont conservé l’horaire traditionnel et la situation a dégénéré lorsque les forces de l’ordre ont arrêté l’imam Issouf Said Moissi à la fin de la prière.Face à ces divergences et à la crispation, une question demeure : le prochain vendredi verra-t-il une application stricte des nouveaux horaires ou un retour aux habitudes anciennes ? Pour l’instant, à Mwali, Le sujet des horaires de la prière du vendredi reste le point de discussion central au sein de la société et de la communauté religieuse.

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