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Procès Bachar I Le parquet requiert 5 ans de prison contre Nourdine Mparti

Procès Bachar I Le parquet requiert 5 ans de prison contre Nourdine Mparti

Société | -   Abdou Moustoifa

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Le ministère public a également demandé au tribunal de condamner à 7 mois de prison avec sursis sept prévenus dont l’ancien conseiller diplomatique du chef de l’État, Hamada Madi Bolero, absent au procès.

 

Fin de l’épilogue Bachar, le surnom de cet activiste, expulsé de la Tanzanie le 10 mai dernier. Jugé ce lundi 15 septembre devant le tribunal correctionnel de Moroni, Nourdine Mparti risque jusqu’à 5 ans de prison ferme si les jurés suivent à la lettre le réquisitoire du parquet de la République. Le ministère public a aussi requis 7 mois de prison avec sursis contre sept prévenus. Il s’agit de l’ancien conseiller diplomatique du chef de l’État, Hamada Madi Bolero, du consul de l’Union des Comores à Laâyoune, Said Omar, du prédicateur, Said Harouna, ou encore du commandant Rafik Aboubacar.


L’ordonnance de renvoi comportait 17 complices présumés uniquement poursuivis pour les infractions «d’injures publiques, dénonciation calomnieuse ainsi que la diffamation». Mais avant-hier, seuls 9 se sont présentés à la barre. Parmi eux, le patron de Graphica, dont le sort avec celui de 3 autres co-accusés comme Abdoulwahab Ali Azir dépendra de la sagesse des membres du tribunal qui doivent rendre le délibéré le lundi 29 septembre. Tout au long du procès, aucun élément incriminant Hamidou Mhoma n’a été présenté.


Le chef d’entreprise a seulement reconnu avoir servi d’intermédiaire pour envoyer à Bachar de l’argent que lui avait remis le cadi de la région de Nguwengwe, Mahmoud Ahmed Mze et ce sans poser de questions. D’abord, 140 000 francs puis 75 000. Mais pendant l’audience, le juge religieux a retracé l’origine de ces transactions. D’après lui, c’est le conseiller spécial du ministre des Finances, qui lui confiait les sommes, dont 500 000 francs pour la première fois. «Un jour, je suis passé au ministère de Finances pour essayer de convaincre Abdourazak de faire la paix avec Bachar en lui montrant une vidéo de ce dernier. Mais le ministre ne voulait rien entendre. Entre-temps, Illiassa est passé devant nous et a donc sollicité à entrer en contact avec Nourdine qui avait déjà menacé de faire des révélations sur lui. J’ai juste facilité leur amitié. Tout a commencé par-là», a raconté le cadi qui «touchait quelques commissions mais en concertation avec Bachar pendant les envois de fonds».

Des informations incriminant certaines autorités

S’il a disculpé certains prévenus pendant l’audience à l’instar du Consul Said Omar, ou encore Hamidou Mhoma, Nourdine Mparti en a accablé d’autres. C’est le cas du commandant Rafik Aboubacar accusé par Bachar de lui avoir fourni l’information sur des supposés ventes de tenues militaires. Interrogé par le tribunal, Rafik a assuré que «les deux fois qu’il a discuté avec Bachar c’était par l’intermédiaire de Hadji Soifeine, et ce, au sujet d’un différend opposant un certain Lassalassa à Fundi Adam, de l’association Uzuri Wa Dini».


Toujours pendant les débats, le tribunal a cherché à savoir par qui Nourdine Mparti a obtenu les informations incriminant certaines hautes autorités, les accusant de «détournements de fonds» présumés. «C’est Hamada Fochowa qui m’a envoyé des messages vocaux provenant d’un groupe WhatsApp d’habitants de Foumbouni», a répondu, Bachar qui refusait que le parquet qualifie d’insultes ses sorties virales. «Je n’insultais personne. Je dénonçais ce qui ne va pas dans mon pays, la gestion de la chose publique. J’estime avoir ce droit en tant que citoyen. J’attaquais des autorités exerçant des fonctions étatiques et non les personnes elles-mêmes», a-t-il rétorqué même s’il a reconnu être allé un peu loin parfois.


Dans leurs plaidoiries, beaucoup d’avocats de la défense, comme Me Djamal-dine Bacar, ont dénoncé «le non-fondé de la procédure». Selon eux, «on ne peut pas poursuivre des gens pour des faits de diffamation alors qu’aucune plainte n’a été déposée par la personne qui s’estime diffamée». Ce qui n’a pas empêché le parquet de réclamer des peines contre la majorité des prévenus, notamment ceux qui sont à l’extérieur, comme Nasser alias Bolt et Ahmed Youssouf, désigné par Bachar comme «son principal informateur»0

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