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Procès contre Youssouf S. Soilihi, Abdallah Agwa…. I La décision du tribunal attendue aujourd’hui

Procès contre Youssouf S. Soilihi, Abdallah Agwa…. I La décision du tribunal attendue aujourd’hui

Société | -   Mariata Moussa

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Les deux personnes ont été poursuivies pour deux infractions, à savoir la préparation d’une «manifestation non autorisée» et «des manœuvres» présumées tendant à «troubler la sécurité publique et à jeter un discrédit sur les institutions», selon l’acte d’accusation communiqué.

 

Le Tribunal de Moroni va fixer, aujourd’hui, lundi 21 juin, le sort de porte-parole du Front uni des forces vives de l’opposition, Youssouf Saïd Soilihi, et l’animateur de l’ancienne station La Baraka Fm, Abdallah Abdou Hassani alias Agwa et six autres personnes mises en cause pour «une tentative de déstabilisation du pays» présumée. Cette décision de mettre l’affaire en délibéré a été prise à l’issue d’une audience spéciale tenue samedi 19 juin.


Les deux personnes ont été poursuivies pour deux infractions, à savoir la préparation d’une «manifestation non autorisée» et «des manœuvres» présumées tendant à «troubler la sécurité publique et à jeter un discrédit sur les institutions», selon l’acte d’accusation communiqué.
Devant le juge, les prévenus ont rejeté les faits qui leur ont été reprochés.


Cette position a été soutenue par l’argumentation de l’ensemble des avocats de la défense qui ont relevé que cette manifestation, à l’ origine de l’infraction, n’a jamais eu lieu, «ce qui sous-entend l’inexistence de l’infraction». Du côté du ministère public, «l’infraction est belle et bien constituée». Soutenant la constitution de l’infraction, le ministère public, représenté par le procureur de la République, Mohamed Abdou, a requis la peine de deux ans ferme contre Youssouf Saïd Soilihi, dix-huit mois d’emprisonnement dont six ferme contre l’animateur de l’ancienne station la Baraka Fm et en gros six mois avec sursis contre le reste des prévenus.


Pour soutenir ses réquisitions au sujet de Youssouf Saïd Soilihi, Mohamed Abdou l’a désigné comme étant «le cerveau. L’instigateur de ce projet, Agwa tout seul n’aurait pas réussi ce plan». Le chef du parquet fait ainsi allusion à cette manifestation non autorisée.Quant à la défense, l’avocat d’Abdallah Agwa, l’ancien bâtonnier de l’Ordre, Me Ali Ibrahim Mzimba, a estimé que «l’audience s’est déroulée dans une grande courtoisie, il n’y a pas eu d’incident entre le parquet, le tribunal et nous la défense. Elle s’est déroulée dans un climat juridique et juridictionnel professionnel, je suis optimiste».

«Violation du droit à la santé»

Un sentiment d’optimisme partagé par l’avocat du porte-parole du Front de l’opposition, Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid, qui a déclaré «être confiant quant à l’issue de la décision à venir. J’attends la relaxe de mon client car le dossier est vide. Il n’y a pas eu de manifestation. Si la manifestation n’est pas en soit constituée, comment allait-elle compromettre la sécurité publique».


Au terme de son intervention, l’avocat a déploré la violation du secret des conversations téléphoniques, un principe garanti par la constitution et a ajouté que «le parquet a fait des réquisitions et n’a pas pris le soin de spécifier pourquoi il a requis deux ans contre mon client».A la sortie de l’audience, Me Gérard Youssouf, un autre avocat d’Abdallah Agwa, s’est adressé à la presse en rappelant «les violations des droits de son client, en particulier le droit à la santé».

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