logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Procès de Titi le Fourbe I L’artiste condamné à un mois de prison avec sursis

Procès de Titi le Fourbe I L’artiste condamné à un mois de prison avec sursis

Société | -   Abdou Moustoifa

image article une
De son vrai nom Anrithi Mohamed Saleh, le rappeur a bénéficié d’une levée de son mandat de dépôt mais sa condamnation est assortie d’une amende de 500 000 francs comoriens.

 

C’était un Titi Le fourbe toujours aussi célèbre que souriant qui comparaissait, samedi 27 septembre devant le tribunal correctionnel de Moroni. Arrêté à l’aéroport mardi dernier, puis inculpé le lendemain, le rappeur était poursuivi pour «trouble à l’ordre public par le biais d’un système informatique». Infraction pour laquelle il a été déclaré coupable.

Le Tribunal s’est fondé sur l’article 228 du Code de l’aviation civile qui dispose que «toute personne trouvée dans la zone réservée d’un aéroport sans autorisation d’accès délivrée par l’autorité compétente en la matière, est puni de 10 (dix) jours à deux mois d’emprisonnement et de cent mille (100.000) à cinq cent mille (500.000 francs KMF ou de l’une de ses deux peines et peut, en outre, dechu de droit à indemnité en cas d’accident». Suivant le réquisitoire du ministère public, le tribunal a condamné l’interprète de «2Pac» à un mois de prison avec sursis et une amende de 500 000 francs, soit la moitié du montant demandé par le parquet. Ce dernier a par ailleurs ordonné le retrait du vidéo gag qui a causé l’arrestation de Titi Le fourbe.


Le 11 septembre dernier, alors qu’il tournait un clip, dans une zone située au sein de l’aéroport, l’artiste avait profité pour se filmer avec ce qui semble être une arme, en criant «Allah akbar», le tout avec comme image d’arrière-plan, un vol d’Ethiopian Airlines. C’est la publication de cette séquence qui lui a valu sa comparution, avant-hier, dans une salle d’audience remplie de fans, venus le soutenir. Après avoir décliné son identité complète, première étape de chaque procès, l’artiste, keffieh autour du coup, a très vite reconnu s’être introduit à l’aéroport sans chercher d’autorisation. Ce fan du film «Delta Force», a ajouté qu’en aucun moment il ne pensait que son geste constituait une faute encore moins un danger.

La piste

Pendant le procès, le rappeur s’est défendu et a martelé qu’il n’était animé d’aucune mauvaise intention. «C’est une zone dans laquelle on traînait toujours depuis l’enfance, en tant que natif de Hahaya», a expliqué l’artiste, qui s’est toujours démarqué par ses prises de position critiques sur des sujets tabous, notamment la religion. L’interprète de Mwanadamu n’a pas caché aux membres de la cour qu’au départ, il envisageait de tourner son clip sur la piste, avant de se raviser. «J’y ai passé deux heures et personne n’est venu nous sommer de quitter les lieux. Aucun panneau n’indiquait que l’accès était limité», a poursuivi Titi le Fourbe.


Pour ses avocats, ces propos prouvent que la présence de leur client dans la zone ne représentait aucun danger. «Si quelqu’un m’avait interdit, je serais reparti sans forcer», a-t-il assuré à son avocat lorsqu’il a été interrogé pour se décharger. Le parquet, quant à lui, a essayé de mettre en avant la responsabilité de Titi le Fourbe, insistant sur la sensibilité de l’aéroport lors de ses réquisitions. «Titi n’est pas un délinquant et son intention n’était pas de commettre un acte répréhensible», a rectifié l’une des six avocates de l’artiste.De son côté, Me Nasser, qui n’a pas tenté de minimiser l’acte de son client, a salué la sagesse du jury qui a levé le mandat de dépôt de la star aux 7 000 followers sur YouTube. À l’entendre, rien n’empêche Titi le Fourbe de voyager. Pour rappel, le rappeur devait se produire au Sénégal, mais l’événement a été suspendu par les organisateurs à cause de son arrestation.

Commentaires