Les usines de fabrication de vedettes de pêche (type kwasa) de Ndzuani viennent d’être inspectées par l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam). Pour celles qui fabriquent des embarcations plus ou moins aux normes, elles ont été certifiées, le lundi 22 mars dernier. Des attestations d’homologation ont été ainsi remises à 7 des 11 fabricants contrôlés. Ce sont ces 7 fabricants qui sont désormais autorisés à poursuivre la production de vedettes de pêche à Ndzuani, selon le directeur régional de l’Anam, Ahmad Abdillah,.
Selon ce dernier, il n’y a pourtant pour le moment aucune usine qui remplit tous les critères voulus, néanmoins sa direction a décidé de certifier ceux qui s’en sortent le mieux, tout en les surveillants de près. «Nous avons fait des tests de flottabilité pour chaque vedette, nous avons vérifié les différents produits de stockage, leurs dates de péremption, les moyens de stockage aussi, et nous avons constaté que pour le moment nos chantiers ne répondent pas. Mais 7 sur 11 ont répondu à plus de 60 %, et donc nous avons décidé de donner les attestations, par contre nous les suivrons tout le temps», a-t-il expliqué.
À plus de 60 %
La production de vedettes de pêche aux normes demande, selon un constructeur anjouanais interrogé par Al-watwan il y a quelques années, un important investissement.
Et c’est la raison pour laquelle certains fabricants «trichent» avec les normes. « Moi, par exemple, pour monter cette fabrique de bateaux, j’ai acheté des moules aux normes reconnues internationalement, mais pendant ce temps d’autres producteurs de bateaux se sont lancés dans la contrefaçon.
Ils fabriquent des cercueils flottants qui peuvent incessamment faire naufrage. Et tandis que j’ai construit un bâtiment pour faire siéger ma société, un autre a son siège dans un bâtiment public… », s’était ainsi plaint, sur nos colonnes, Emile Mahmoud, patron de Sopea (Société de pêche d’Anjouan).
Il faudra sans doute ajouter à cette course aux techniques et méthodes de production moins coûteuses, l’autre problème lié à l’exploitation de ces vedettes, initialement destinées à la pêche, par les filières de traversée « clandestine » vers Mayotte.
En effet, certains fabricants de kwasas produisent des vedettes réservées à cette traversée, aux normes bradées, car risquant à chaque traversée d’échoir aux mains de la gendarmerie de Mayotte, et donc de finir à la casse. Ces vedettes sont particulièrement fragiles.