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Production et prix du pain I Cacophonie autour de la grève des boulangers

Production et prix du pain I Cacophonie autour de la grève des boulangers

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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Les boulangeries signataires du pacte ont maintenu la grève ces dernières 48h. Une réunion entre le collectif et le ministre des Finances a eu lieu en fin de soirée. Les boulangers refusent le renouvellement de la subvention et proposent l’augmentation du prix de la baguette. Contacté hier par Al-watwan, le ministre des Finances a exprimé son étonnement. Il s’est dit surpris par «la décision prise par le collectif des boulangers au sujet des ponts évoqués à la réunion».

 

Le Collectif des boulangers a décidé de ne pas produire le pain les 18 et 19 janvier. Cette décision fait suite à la réunion d’évaluation de l’accord qui a eu lieu samedi 14 janvier dernier. «Il a été constaté et confirmé le non-paiement par la partie gouvernement des factures du mois de novembre et décembre 2022, le protocole d’accord est arrivé à son terme le 30 décembre 2022. Aucun des deux parties ne s’est encore manifestée pour un troisième protocole», indique le communiqué du Collectif des boulangers, précisant que «c’est aux fins d’engager toute action lui permettant de garantir ses intérêts qu’ils ont décidé de consacrer ces 48h de grève».

 

Un pacte d’accord d’arrêt de production du pain a été signé par 16 boulangeries. Certaines ont cependant rouvert et produit la baguette. La boulangerie «Le Gout du pain» sise à Vuvuni a ouvert au cours de ces 48h de grève. Rencontré hier dans la matinée, le directeur des ressources humaines, Oussouf Abdou a expliqué qu’ouvrir la boulangerie ne veut pas dire pour autant qu’ils ne maintiennent pas la grève.

Des retards de versements de la subvention

«Ce qu’il y a, c’est que nous avons des clients qui injectent mensuellement de l’argent, on ne peut pas manquer de leur livrer le pain. Il s’agit par exemple des orphelins logés à l’école Omar Ibn Khaldoun», se justifie-t-il ainsi. Et d’ajouter : «nous sommes dans la dynamique du syndicat des partons».


Un peu plus au centre à Caltex, la boulangerie «Le Pain du sud» a accueilli des clients hier jeudi. Joint au téléphone, l’actionnaire majoritaire Ahmed Ali Amani dit avoir respecté la grève, mardi, comme convenu. «Mardi, nous n’avons pas produit le pain. A ma grande surprise, elle devait commencer mercredi. Mardi et mercredi, je n’ai pas travaillé. A l’issue d’une réunion avec le ministre des Finances qui n’a abouti à aucune solution, j’ai donc décidé d’ouvrir mon établissement ce matin», a-t-il expliqué. Il a fait part des points évoqués au cours de la réunion. «Devant le ministre, nous avons demandé le non-renouvèlement de la subvention et l’augmentation du prix du pain, vu le non-respect des accords convenus», a-t-il rapporté, précisant que Mze Abdou Chanfiou a promis une réponse une fois soumis la doléance au gouvernement.


À travers cet accord, l’Etat devrait supporter le coût supplémentaire du sac de farine dont le prix varie entre 15.000 francs et 17.000 francs. L’idée est de faire en sorte que le prix du sac de farine soit à 7000 francs aux boulangers. La différence devrait être prise en charge par le gouvernement. Les boulangers constatent toutefois «des irrégularités de versement des subventions», entrainant des surcoûts de gestion de leurs entreprises. Contacté hier, le ministre des Finances a exprimé son étonnement. Il s’est dit surpris par «la décision prise par le Collectif des boulangers au sujet des points évoqués à la réunion». Mze Abdou Mohamed Chanfiou a ajouté : «le gouvernement se réunira avant de prendre une décision. C’est au gouvernement de décider de la suite à donner. Je n’ai rien à ajouter».

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