La consommation croissante d’aliments transformés présente de véritables risques pour la santé, notamment en ce qui concerne les pathologies chroniques les plus fréquentes aux Comores, telles que l’hypertension, le diabète et les maladies cardiovasculaires. En consommant ces aliments de manière négligente, nous favorisons l’augmentation et la persistance de ces maladies. C’est l’avis d’un nutritionniste, Rabiou Ismaël.
Certains se demandent si tous les aliments issus de l’agro-industrie sont dangereux ou seulement une partie d’entre eux. Notre diététicien explique que « ces aliments ne sont pas biologiques, comme leur nom l’indique ». Par conséquent « ils présentent donc de nombreux déficits, notamment en termes de nutriments ». « Souvent, nous ne connaissons pas leur composition exacte. Il est recommandé d’éviter les aliments en conserve et les aliments prêts à l’emploi, c’est-à-dire ceux que l’on peut acheter et consommer directement sans les cuire », met-il en garde.
Des précautions à prendre lors de l’achat d’aliments
Interrogé sur les raisons pour lesquelles ces aliments sont plus dangereux, Ismaël souligne le problème de méconnaissance de leur composition. « Normalement, les informations nutritionnelles devraient figurer sur l’étiquette des aliments, mais ce n’est pas toujours le cas. Les additifs sont particulièrement préoccupants pour notre santé. Il est important de comprendre que ce sont des substances ajoutées aux aliments, telles que des édulcorants, des agents conservateurs et des antioxydants, qui peuvent être nocives pour notre santé. Des enquêtes menées par des experts comoriens ont montré qu’auparavant, la population consommait principalement des produits biologiques et que le nombre de maladies graves était moins élevé dans le pays. Ces additifs peuvent également aggraver notre bien-être et susciter des réactions allergiques », assure-t-il.
Lorsqu’on lui demande s’il est possible de consommer ces aliments sans tomber malade, Ismaël affirme que nous avons actuellement tendance à consommer de nombreux aliments transformés, sans que leur qualité nutritionnelle soit réellement contrôlée. « Les aliments ultra-transformés augmentent les risques, en particulier chez les personnes atteintes de maladies chroniques, et la difficulté réside dans le fait qu’ils sont importés de l’extérieur. Par conséquent, la sécurité alimentaire n’est pas fiable et il est difficile de contrôler et de connaître leur composition une fois qu’ils arrivent dans le pays », prévient-il.
Le nutritionniste partage des précautions à prendre lors de l’achat d’aliments. « Il est crucial de privilégier la qualité et de se familiariser avec la lecture des étiquettes, en particulier les informations nutritionnelles. Il est essentiel de vérifier la teneur en sel, en sucre et en cholestérol, ainsi que les additifs. Malheureusement, il n’est pas courant de lire ces informations avant d’acheter les produits, même s’ils sont importés. Les Comores sont fortement dépendantes des aliments importés », rappelle-t-il.Selon les recommandations de l’OMS, les adultes ne devraient pas consommer plus de 5 g de sel par jour, tandis que pour les enfants, la limite est de 2 g. Pour le sucre, il est recommandé de ne pas dépasser 10 g, et en ce qui concerne l’huile, environ 2 à 3 cuillères à soupe sont nécessaires pour répondre à nos besoins en acides gras lors de la préparation des repas à la maison.