L’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape) a entamé, comme il est d’ordinaire, un travail d’inspection et de vérification des conteneurs des produits carnets, notamment pour les ailes de poulet de catégorie B. Dernièrement, le directeur de l’Inrape a expliqué à Al-watwan les raisons qui l’ont poussées à saisir et incinérer certains conteneurs de produits jugés avariés et/ou impropres à la consommation.
Depuis, l’affaire continue de faire couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux et alimente les débats dans les places publiques, car le patronat n’est pas du même avis que l’Inrape. Interrogé sur l’affaire, le patron de l’Inrape, docteur Hamza Abdou Azali, reste très ferme face aux importateurs et affirme qu’il n’autorisera pas la vente de ces poulets “impropres” à la consommation. “Cela présente des risques énormes pour la santé de la population”, a-t-il insisté, se demandant pourquoi l’Inrape accepterait certains produits et en refuserait d’autres.
Pour sa part, la présidente de la Nouvelle organisation patronale des Comores (Nouvelle Opaco), Sitti Djaouharia Chihabiddine, bien qu’elle montre que le patronat ne s’est jamais opposé à ces opérations, se dit inquiète quant à la situation et dit ne pas comprendre que la situation concerne beaucoup de commerçants et non un cas isolé. La Nouvelle Opaco parle de l’augmentation des cas de destruction de conteneurs de poulet supposés avariés qui frappe certains de ses membres. Ces derniers “contestent le bien-fondé de ces opérations d’incinération diligentées par l’Inrape”, lit-on dans un communiqué publié le 23 de ce mois par l’organisation patronale.
“Cette fois, les importateurs protestent contre ces pratiques qui sont bien établies par des agents de l’Inrape ce qui a entrainé l’incinération de plusieurs conteneurs (8 de 40 pieds) et je doute de la véracité des résultats des inspections réalisées”, a-t-on indiqué, dénonçant des inspections basées sur l’observation visuelle, sans aucune analyse ni outil scientifique. Sitti Djaouharia Chihabidine indique que les commerçants sont déterminés à mettre en œuvre tous les moyens légaux pour défendre leurs intérêts “qui ne peuvent en aucun moment être considérés comme opposés à la sécurité alimentaire”.
Répondant aux inquiétudes du patronat, docteur Hamza Abdou Azali montre qu’il y a plusieurs manières d’inspecter un produit carnet, à savoir l’analyse des documents, l’analyse visuelle sur les conditions physique du produit et enfin l’analyse scientifique. “L’inspecteur regarde d’abord si les documents correspondent à ce qui est mentionné dans le produit. Il vérifie également les conditions physiques, notamment celles liées à la congélation du produit. Et si le produit présente des signes de décongélation ou de mauvaises odeurs, on saisit le produit. Si les documents diffèrent du produit, on le (le produit) met hors circuit”, a-t-il expliqué.
Le directeur de l’Inrape ajoutera que si le produit ne présente ni mauvaise odeur, ni signe de décongélation, mais que l’inspecteur sent d’autres choses, il recommande des analyses scientifiques. “C’est ainsi que des échantillons sont envoyés à l’extérieur, avec les frais du commerçant, pour analyse”, a-t-il précisé, soulignant que pour le cas actuel, avec les conditions physiques constatées, l’on n’a pas besoin d’analyses scientifiques.
Pour le moment, la situation reste ambiguë pour les consommateurs qui sont partagés entre l’Inrape qui reste “certain du travail réalisé par ses inspecteurs”, dans le cadre du contrôle de la qualité sanitaire des denrées alimentaires, et les commerçants qui mettent en doute l’impartialité de l’Inrape. En tout cas, peut être que dans les mois à venir le problème sera résolu car un projet de construction de laboratoires de contrôle qualité des produits alimentaires est déjà en chantier et d’ici un an il sera inauguré, nous dit-on.