La semaine dernière a été marquée par un ouf de soulagement, avec l’arrivée de 5 conteneurs d’ailes de poulet. Les quantités restent toutefois insuffisantes comme le confirme une cliente rencontrée dans un bus de la ligne Moroni-Washili. La dame ne cache pas la dure épreuve de la population. À l’entendre, dans les régions, la situation est de plus en plus difficile. «Chez moi dans la région de Washili, le kilo est cédé à 2250 et les gens se bousculaient pour en acheter. Cela fait beaucoup de temps que la population n’a pas consommé d’ailes de poulet, d’autant plus que les mabawa étaient les plus prisés car moins chers par rapport au poisson et à la viande bovine. Mais si ce prix devait perdurer ainsi, nous nous dirigerons vers une situation chaotique», a concédé Mariama Ismael.
L’arrivée des ailes de poulet a fait immédiatement spéculer les prix jusqu’à 100%. Nombreux sont ceux qui doutent que ces ailes de poulet présentent les normes sanitaires requises. «Je me suis procuré le carton d’aile à 15.000 francs à Ntsudjini mardi dernier pour des festivités prévues d’ici quelques jours. Et pour avoir un aperçu, j’ai pris quelques kilos pour préparer mais ce que j’ai pu constater c’est que les ailes sont de mauvaise qualité», a témoigné une femme de Ntsudjini.L’Institut national de recherche pour l’Agriculture, la Pêche et l’Environnement (Inrape) a d’ailleurs alerté sur «certains produits à la consommation» dont les normes sanitaires n’ont toujours pas été certifiées, demandant aux importateurs de présenter des certificats de conformité avant de mettre leurs produits dans le marché.
Une autre stratégie de vente illégale dans un magasin sis à Maluzini
Avec l’arrivée d’ailes de poulets, une autre stratégie de vente apparaît dans le marché. «A Maluzini, on est obligé d’acheter 5 cartons d’ailes de poulet plus un carton de viande sinon on te fout dehors» a confirmé Mohamed idrisse, un consommateur. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux, des clients confirment le prix de 12.000 francs le carton d’aile de poulet à l’intérieur d’un dépôt situé à Maluzini au sud de la capitale. Mais une fois sorti dehors, le carton d’aile est revendu à 15.000 francs.
Les taximans, de leur côté, en profitent pour faire bénéfice dans cette pagaille. Ces derniers réclament 400 francs de frais aux clients pour transporter le carton. Une mesure illégale mais acceptée par des citoyens qui ne savent quoi faire pour transporter les ailes à la maison.