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Produits de base-Ramadhwani I Les prix montent en flèche dans les marchés

Produits de base-Ramadhwani I Les prix montent en flèche dans les marchés

Société | -

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Nombreux constatent la flambée de prix dans les marchés surtout durant ce mois. Et c’est pour tous les produits de premières nécessités et les vivriers. En ce début de ramadhwani, Volo volo connait la même ambiance mais, le débat de ce grand marché est le même, «l’augmentation des prix». Notre reporter a fait le tour dans le marché pour faire un reportage sur la variation et la montée des prix.

 

Ce mardi 20 avril, correspondant au septième jour du mois de ramadhwani, les marchés de Moroni font le plein. Les marchands et les acheteurs se côtoient et se familiarisent entre eux à travers les discussions autour des prix. Nombreux soutiennent que les prix ont augmenté durant cette période.
Pourtant, les produits vivriers notamment ne sont pas rares. On peut les trouver un peu partout, en masse, à Moroni étalés sur les trottoirs des grandes rues de la capitale. Malgré leur abondance, des citoyens se plaignent des prix.


Actuellement, le prix du kilogramme du thon rouge s’élève à 2 500 francs, idem pour celui des carottes à 2 500fc et 2 000 fc celui des tomates fraiches. Rencontré au marché Volo volo, docteur Ben Hassane regrette le niveau des prix actuel. «Pendant ce mois, la population consomme plus que d’habitude. Avant, nous étions nombreux à nous réfugier sur tout ce qu’on pouvait préparer à base de farine. Cette année, même la farine se fait rare», regrette-il.

«Trop cher la patate douce»

Plusieurs produits ont vu leurs prix revus à la hausse à l’exemple du beurre de cuisine, Hayat. Il est vendu à 2 000fc alors qu’en général ce beurre de cuisine coutait 1 250fc. A ces conditions, Dr Ben Hassane préfère faire «recours aux produits vivriers. Ce qui n’est pas facile pour les familles nombreuses. Un tas de -cinq- patates douces qui coûtent 1000 francs ne suffira à ces familles alors qu’elles doivent se nourrir».


Même son de cloche pour Mounira Rifki, rencontrée à Volo volo. La dame, avec son sac à main, est en train de faire des courses. Elle affirme que «tout est cher. Trop cher, surtout les patates douces». Pourtant, selon elle, la patate a été toujours le produit le mieux vendu. «Le kilogramme de patate coûte 750fc mais, ça ne suffira pas pour nourrir toute une famille. Plus rien n’est abordable au marché surtout les légumes dont les prix ne sont pas à la portée de tout le monde».

Pour Nazda Halidi, interrogée au milieu de la foule, fait savoir que les vendeurs ont le droit de proposer et fixer les prix qui leur conviennent. «Nous, citoyens, ne nous soucions pas des vendeurs, de leur travail. Nous faisons semblant de ne pas comprendre que toute personne qui fait du commerce attend des bénéfices», explique-t-elle avant d’ajouter que «c’est normal qu’ils nous vendent les poissons et les tomates fraiches aux mêmes prix que lorsqu’ils sont en abondance. Tout le monde se plaint quand les prix sont élevés mais personne ne s’est jamais interrogé quand ils sont revus en baisse. On ne s’est jamais soucié des conditions avec lesquelles ces vendeurs se les procurent».

Pourquoi cette flambée ?

Au nord du marché Volo volo, vers le quartier San fil, le vendeur de tomates, Soighir, justifie l’augmentation du prix. Contrairement à il y’a deux mois, «le kilogramme de tomates fraiches variait entre 1 500fc et 2 500fc. La quantité de tomates que vous trouvez actuellement dans les marchés provient de Ndzuani. Comprenez donc que le prix ne peut jamais être le même que quand on en trouvait ici à Ngazidja», dit-il.

Pourtant, un autre marchand d’épices, Daniel, fait savoir qu’outre l’exportation, les produits ne leur sont pas fournis à des prix satisfaisants. «Les citoyens crient à la hausse des prix. Mais on ne gagne toujours rien. Prenez l’exemple des oignons. Les fournisseurs nous vendent le sac de 25kg à 2 000fc, à raison de 800fc le kilo. Quand on les déploie des sacs, certains sont en état de pourrissement», soutient-il. Une note de l’autorité nationale vient en dernier lieu «nous obliger de vendre le kilogramme d’oignon à 900 fc». Daniel rappelle que «nous faisons des pertes», tout en rappelant que «le gouvernement devait d’abord voir avec les fournisseurs, discuter avec pour qu’ils nous les fournissent à des prix abordables. Une fois que cela se fera, vous verrez bien que tout changera».

Une note sur les prix

Le boucher Doudou Ahmed Ali insiste sur le fait que le gouvernement devrait essayer de négocier avec les grossistes. «Le gouvernement nous prive des bénéfices qu’on devrait tirer de nos ventes. Je vends de la viande fraiche que j’achète à 2 250fc le kilogramme auprès de nos fournisseurs. Ces derniers n’ont pas revu les prix bien qu’on soit en plein mois de ramadhwani. On nous oblige d’en vendre à 2 750 au lieu de 3000 francs. On fait face à d’énormes pertes».
Les bouchers de Volo volo paient la patente et d’énormes frais (5000 fc) par jour. Ce montant est exorbitant en sachant que «si on n’arrive pas à tout vendre, on en stock dans une chambre froide où l’on paie 100 fc le kilo. Et par semaine, on paie aussi 1 250fc de droit de la mairie».


Contrairement à d’autres qui affirment que la baisse des prix de leurs produits devrait dépendre de leurs grossistes, Youssouf, connu sous le nom de Poisson rouge, vendeur de poisson à Volo volo, déclare que «le prix de poisson dépend principalement de la saison». Il continue en rappelant que» deux mois avant le Ramadhwani, le poisson se vendait à 1 250fc le kilo parce que c’était la haute saison, ce qui n’est pas le cas actuellement. Aussi, la pénurie du pétrole lampant impose l’augmentation des prix de poissons. On ne peut malheureusement pas satisfaire la clientèle en leur vendant aux prix de leur choix», conclut-il.

 Adabi Soilihi Natidja

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