Installée par le président Azali Assoumani en février dernier dans le but de renforcer la filière des produits de rente, l’Office national de la vanille (Onv) entre dans une phase cruciale avec la prochaine campagne de récolte de la vanille.
Dans une conférence de presse hier, son directeur général, Aboubakar Abdoulwahab, a annoncé la couleur : la campagne de cette année sera marquée par plusieurs mesures destinées à rendre le secteur encore plus compétitif. Selon lui, il y aura un calendrier de récoltes région par région.
«Aucun producteur ou préparateur ne peut récolter ou préparer la vanille sans l’accord du gouvernement», a-t-il dit. Et d’ajouter que l’Onv travaille avec la gendarmerie pour fermer éventuellement les magasins qui iront à l’encontre de cette mesure.
Pour les acteurs qui se montrent sceptiques par rapport au prix de la vanille, Aboubakar Abdoulwahab a fait savoir qu’il y aurait un prix attractif tant pour les producteurs que pour les préparateurs et acheteurs. Autre mesure non moins importante : la mise en place d’une carte professionnelle pour les producteurs afin de les identifier ainsi que leurs zones d’activités.
Le vol, cauchemar des producteurs
«Pour amorcer la relance de la vanille, nous avons un accord avec le Pnud et la Chine pour octroyer des subventions aux producteurs afin de maximiser considérablement la récolte. Actuellement, nous exportons 23 tonnes, mais nous avons un défi qui est d’exporter 90 tonnes d’ici trois ans», devait-il préciser.
Il faut dire que la quantité d’exportation de la vanille a fortement diminué puisque, selon l’office national, il y a 40 ans, le pays exportait 42 produits de rente et pas moins de 180 tonnes de vanille. Cette année sera celle de la lutte contre le vol de la vanille.
En effet, le secteur connaît ces derniers temps une recrudescence des vols. L’Office national de la vanille s’engage à mener une lutte sans merci contre le phénomène. « Nous avons rencontré les chefs de village, notamment dans la région de Mitsamihuli, et ils sont sensibilisés.
Nous avons un accord avec la gendarmerie et la population peut appeler le 118 pour dénoncer les voleurs», a indiqué Aboubakar Abdoulwahab. Concernant la qualité de la vanilline, de plus en plus remise en cause, notre interlocuteur estime que la cause n’est autre que la récolte rapide avant que la vanille ne mûrisse.
Encore une fois, l’office demande de retarder la récolte ainsi qu’une bonne préparation pour viser la qualité. Des ingénieurs sillonneraient actuellement les trois îles pour dresser la liste des producteurs qui bénéficieront de ces subventions en fonction de leurs surfaces cultivables, le volume de leur récolte, la détention de la carte professionnelle, etc.