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Produits d’exportation I «Notre vanille reste invendable à ce prix »

Produits d’exportation I «Notre vanille reste invendable à ce prix »

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Le gouvernement a fini par fixer le prix de la vanille verte et celle qui est préparée. La première coûte 7000 francs et la seconde est de 44 280. Un prix qui «ne correspoderait aucunement à la réalité du marché». L’or vert considéré comme « l’or noir » de l’Océan indien n’est pas sorti de la crise.

 

Par arrêté conjoint des ministres de l’Agriculture et de l’Économie, le prix de la vanille issue de la campagne 2023 a été fixé, le 22 avril. Officiellement, la vanille verte s’écoulera à 7000 francs, celle qui est préparée le sera à 44 280 francs. L’information est passée quasi inaperçue alors qu’elle était attendue depuis plusieurs mois. «Le prix fixé par l’Etat pour la récolte 2023 ne colle aucunement à la réalité du marché actuel. Notre vanille reste invendable à ce prix et ne fera que grossir les stocks non vendus des années précédentes», a réagi Amin Kalfane, patron des établissements AGK, contacté par Al-watwan. Il est l’un des trois plus gros exportateurs de la fameuse gousse.
La filière se porte au plus mal alors que devrait s’ouvrir ce mois de juin la campagne 2024. «Les préparateurs sont aujourd’hui confrontés à deux problèmes majeurs : la mévente de la campagne de 2022 et celle de 2023, qui ne trouve pas preneur », a regretté Youssouf Mackenzie, préparateur.


Un acteur de la filière explique que personne ne sait à quel saint se vouer. «Madagascar, leader du marché, la vanille est exportée à 20 000 francs, et à Moroni, le prix est fixé à un peu plus de 61 000 francs, c’est du délire. Ma principale inquiétude est que la vanille comorienne soit condamnée à pourrir », peste cette source qui a requis l’anonymat. Surtout qu’environ « 27 tonnes de gousses » de l’année 2022 restent invendues à ce jour. Avec la crainte que les 1200 producteurs, en colère, n’arrachent les lianes comme cela était le cas par le passé, notamment au début des années 2000.

Désaccords

Des réunions rassemblant pouvoirs publics et acteurs de la filière ont eu lieu à plusieurs reprises depuis l’année dernière afin de fixer «un prix consensuel». Il est très vite apparu que les pouvoirs publics, d’un côté, et les exportateurs, de l’autre, ne parvenaient pas à se mettre d’accord.Du côté de l’Etat, représenté par l’Office comorien des produits de rente (Ocpr), l’idée générale était que la tendance était plutôt haussière alors que les exportateurs soutiennent l’inverse. «À l’avenir, le prix fixé devra correspondre à la réalité du marché, ou alors l’Etat libéralise le secteur pour de bon», a indiqué cet acteur. «Nous avons perdu des clients en attendant que l’Etat se décide à fixer un prix, ils se sont procurés la vanille de nos voisins d’à côté, comprendre Madagascar », a-t-il ajouté.

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