Dans un contexte où les opportunités peuvent etre limités, un marché parallèle se développe discrètement dans le commerce. Des commerçants, souvent issus du secteur informel, proposent divers produits principalement des goûters à des prix nettement réduits, ce qui attire ainsi une clientèle soucieuse de son budget. Cependant, ce marché en pleine expansion soulève de réelles inquiétudes. Derrière ces prix cassés se cachent des vendeurs désireux d’écouler rapidement des stocks dont la date de péremption approche à grands pas parfois à un mois, voire quelques semaines de l’échéance. Pire encore, certains continuent de vendre ces produits même après la date indiquée sur l’emballage. Alors que de nombreux citoyens voient dans ces «promotions» une opportunité de se procurer en grande quantité yaourts, chocolats, pâtes, huile végétale ou chips, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape) met en garde contre les risques pour la santé.
«Il ne faut jamais consommer un produit après la date indiquée sur son emballage, quel qu’il soit », alerte un cadre de cette institution. Il précise que certains aliments peuvent devenir impropres à la consommation bien avant cette date, notamment en raison de mauvaises conditions de stockage, comme l’exposition prolongée au soleil. «Le plastique utilisé dans certains emballages alimentaires peut libérer des microparticules qui contaminent le produit. Et c’est dangereux», précise-t-il. Mariama Ismael, nutritionniste, renchérit : «Les produits contenant des édulcorants, en particulier, peuvent changer de goût et devenir amers. Il est donc essentiel que les consommateurs vérifient systématiquement la date de péremption avant consommation.»
Les risques pour la santé
Face à cette situation, une question revient fréquemment : pourquoi les commerçants n’adoptent-ils pas des prix abordables tout au long de l’année, au lieu d’attendre la dernière minute pour brader leurs produits ? Interrogés sur ce point, plusieurs vendeurs du secteur informel pointent du doigt les grossistes. «À notre niveau, on ne peut pas vendre moins cher si les grossistes nous imposent des prix élevés. On suit simplement leur rythme», explique Salim, commerçant au marché de Volo-volo. «Prenez la boîte de lait concentré que nous vendons aujourd’hui à 100 francs l’unité. Avant, le carton nous était vendu à 7 500 francs. Mais quand il ne reste qu’un mois avant la date d’expiration, les grossistes nous le proposent à 2 500 francs », ajoute-t-il
