Des files d’attente se forment devant les stations-services de Moroni et des environs. La cause ? Une rupture de stock du gasoil est constatée depuis deux jours au niveau des stations, selon les dires de certains automobilistes. Un phénomène qui se fait  ressentir aussi bien dans la capitale fédérale que dans les régions éloignées.

A la station “Café du port” et celle de “Caltex”, des automobilistes peuvent se procurer uniquement de l’essence, “le gasoil n’y est plus”, nous dit. Saïd Ali, un taximan de la zone nord de Ngazidja qui se plaint de “la pénurie” et qui fait savoir qu’il ne devrait pas y avoir d’excuses à cette énième crise de gasoil.

“C’est impardonnable de subir la même carence à plusieurs reprises pendant l’année. Les responsables de ce secteur sont conscients que la rareté des produits petroliers impacte notre secteur de transport. Ce qui est inadmissible est le fait que nous n’avons pas été avisés par un communiqué pour pouvoir nous organiser vis-à-vis de nos clients habituels”, s’indigne-t-il. Certaines stations-services sont pratiquement fermées. Au nord de Ngazidja, une station reste close depuis la matinée (hier).

Le patron de la station “Beau rivage”, Abdoulbar Cheikh Ahmed, indique qu’il attend une livraison après sa commande effectuée hier. Il affirme toutefois que la pénurie enregistrée partout est injustifiable par rapport à la quantité disponible des produits pétroliers stockés à la Sch. “Le Comorien aime polémiquer. C’est récent que la société a reçu la cargaison. Peut-être que ceux qui assuraient la distribution ne sont pas les mêmes ou que les camions citernes font défaut. Ma station est en attente de sa livraison”, insiste-t-il.

Indifférence de la Sch?

Quand survient une pénurie du gasoil dans le pays, habituellement tous les secteurs sont paralysés, plus particulièrement la production et la fourniture du courant. La société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec), premier gros client de la Sch, devrait être la plus impactée en cas de rareté de gasoil.

Cette fois-ci, le chef de distribution de l’établissement public de l’électricité, Djoumoi Youssouf, ne considère pas ces files au niveau des stations comme étant une pénurie de gasoil. “La société d’électricité n’en est pas du tout impactée. Les responsables de la Sonelec n’ont pas été informés d’une éventuelle pénurie de gasoil pour mieux gérer avec précaution. Je ne crois pas qu’il y a une rupture de stocks à la Sch”, estime-t-il. Pourquoi alors ces files d’attente dans les stations-services ?

Interrogé hier, le directeur de distribution de la société comorienne des hydrocarbures, Abdou Mhadjou, reste catégorique. “Il n’y a pas de problème de stocks de nos produits. D’ailleurs, le dernier pétrolier a accosté à Moroni le 18 novembre. Cette cargaison devrait couvrir une période de deux mois de distribution. Nous avons accumulé, mardi matin, de retard de livraison des produits. D’où, cette panique. Du coup, nous avons livré les commandes très tôt ce mercredi”, se justifie-t-il.

Par rapport à ce retard, le chef de la distribution affirme que les clients ont fait leurs commandes tardivement. “Certains paient cache ces commandes  et d’autres procèdent par crédit. Leurs situations doivent être examinées avant la livraison”, poursuit-il.