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Produits pétroliers-Incendie domestique I Les points de vente sauvages »favorisent l’insécurité»

Produits pétroliers-Incendie domestique I Les points de vente sauvages »favorisent l’insécurité»

Société | -   Mariata Moussa

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Cette situation qui fait que les stations services vendent ces produits à tout venant pousse les responsables de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) à s’en laver les mains. «La multiplication des points de vente sauvages des produits pétroliers n’est pas de la responsabilité de la Sch», explique-t-on.

 

Incendie domestique, drame familial, la question de la sécurité des ménages face aux prises de feux devient récurrente. Depuis l’incendie survenu à Fumbuni, la capitale du sud de Ngazidja, des interrogations portent sur la sécurité des domestiques. Les feux qui atteignent les demeures et les dégâts qui vont avec sont étroitement liés au stockage des produits pétroliers dans les maisons. Essence, gasoil ou pétrole lampant, ces produits très inflammables sont stockés dans les maisons au vu et au su de tous. Malgré le danger que courent les détenteurs de ces produits dans les domiciles, leur présence est favorisée par leur vente sauvage.


Utilisé comme combustible domestique, le pétrole lampant est le plus répandu. On peut retrouver au moins, trois points de vente par quartier. Les familles s’en procurent pour cuisiner. Et, que ce soit les vendeurs ou les acheteurs, personne ne s’interroge sur la sécurité et le danger posé par la présence de ce produit dans les foyers. Quant aux deux autres produits très dangereux, l’essence et le gasoil, une distribution sauvage de ces deux produits gagne du terrain et n’interpelle personne. Sous le soleil ou sous la pluie, des bidons de cinq litres remplis de ces produits attendent les acheteurs en panne sèche de carburant tout au long des routes.


Dans ce deuxième cas de figure, acheteurs ou revendeurs ne se posent pas de question sur la sécurité. «Je fais ça pour aider les conducteurs. Si un accident devrait venir, personne ne peut rien», a déclaré une revendeuse qui a requis l’anonymat. Selon toujours la revendeuse, la marchandise lui provient d’une station service.

Désordre dans la chaîne de vente des produits

Il suffit de se présenter à une station service muni d’un bidon et on se procure le produit. Cette situation qui fait que les stations services vendent ces produits à tout venant pousse les responsables de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch) à s’en dédouaner. «La multiplication des points de vente sauvage des produits pétroliers n’est pas de la responsabilité de la Sch», explique-t-on. «Nous distribuons les produits pétroliers auprès des stations services et à leur tour, elles les vendent», a déclaré un cadre de la Sch. Au terme de son intervention, ce cadre a déclaré que la question de la sécurité des citoyens incombent au «ministère de l’Intérieur. Celui de l’énergie a son mot à dire car la Sch n’est plus rattachée au ministère des Finances comme ce fut le cas. Nous faisons partie des départements du ministère de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures».


Du coté de la direction générale de la sécurité civile (Dgsc), le sujet est complexe. Toutefois, la Sch ne peut pas se défiler. «Elle a une grande part de responsabilité sur le sujet, Cependant, c’est au directeur d’intervenir sur le sujet». Le patron de la Dgsc était injoignable au téléphone. Si la Sch maintient qu’elle distribue les produits pétroliers auprès des stations services, cela est le cas, mais pas avec le pétrole lampant. Les camions citernes de la Sch livrent régulièrement du pétrole lampant dans des conteneurs munis de citernes en plastique.

Et pire encore à proximité d’un établissement scolaire. Cette forme de point de vente n’est pas réglementaire car ne remplit pas les conditions stipulées par l’arrêté 022-010/Meeh/Cab du 15 juin 2022. Selon cet arrêté, une distance de cent mètres au minimum doit être observée entre la station-service et les établissements d’enseignement, les centres hospitaliers, les lieux de cultes, les terrains de sport, les marchés, les lieux de vente et les bâtiments administratifs, les stations de pompage et de stockage d’eau et les centres électriques. Or ce n’est pas souvent le cas.

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