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Programme de citoyenneté économique I Le parti Crc se félicite de la tenue du procès ce lundi

Programme de citoyenneté économique I Le parti Crc se félicite de la tenue du procès ce lundi

Société | -   Nassila Ben Ali

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Le parti Crc invite tout le monde «à adopter une approche responsable et à se soumettre à l’autorité de la loi» pour participer à la consolidation de la démocratie. Pour le secrétaire national du parti au pouvoir, Youssoufa Mohamed Ali, «la démocratie passe d’abord par la capacité des gouvernants à rendre compte au peuple et la maturité de la population à exiger la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat».

 

Le parti Crc a convié la presse hier, pour saluer la tenue des audiences qui devraient se pencher lundi 21 novembre sur le programme de la citoyenneté économique. Pour le secrétaire national de la Convention pour le renouveau des Comores, il s’agit d’un moment historique de la démocratie comorienne, un signal fort exprimé par l’appareil judiciaire du pays, un grand pas en matière d’Etat de droit. «Nous espérons des débats impartiaux, transparents et ouverts devant permettre aux Comoriens de l’intérieur et de l’extérieur de pouvoir s’enquérir de toutes les informations relatives à la gestion de ce programme inédit de notre histoire récente», a déclaré Youssoufa Mohamed Ali remerciant les députés ayant été à l’origine de cette initiative.


Le parti Crc a précisé que la tenue de ce procès fait partie des demandes de l’opposition qui réclamait la libération d’Abdallah Abdou Hassan et le jugement de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi. Rappelant que les Comores ne sont pas le seul pays où un ancien président doit répondre à la Justice, Youssoufa Mohamed Ali citera l’exemple de Lula au Brésil et de Sarkozy en France, avant de rassurer que la démocratie l’emportera toujours. «On est dans une démocratie. Si l’ancien président Sambi se trouve directement impliqué dans cette affaire, il répondra de ses actes, et s’il n’a rien à voir dans cette affaire il sera acquitté par la justice qu’on respecte toujours», a-t-il souligné, rappelant la somme d’argent évoquée, à savoir «900 millions de dollars», soit «400 milliards de francs comoriens».

«Laisser la justice faire son travail»

En tout cas, selon le conférencier, l’ancien président doit répondre à la Justice car, insiste-t-il, cela concerne «notre citoyenneté, laquelle est vendue». Youssoufa Mohamed Ali citera un autre contrat estimé à «350 millions d’euros pour 5.000 familles», avant de rappeler que le rapport à l’origine de ce dossier a été dressé par des députés d’Updc et Juwa. «A l’époque nous n’avions qu’un seul député à l’Assemblée nationale, Maoulana Charif, sachant qu’Ali Mhadji avait quitté le parti», a-t-il rappelé.


Le parti au pouvoir s’abstient cependant de tout commentaire sur les éventuelles responsabilités des uns et des autres et dit laisser la justice faire son travail. Il invite les dirigeants des autres partis politiques à faire autant, à éviter les provocations, à adopter une approche responsable et à se soumettre à l’autorité de la loi pour la consolidation de la démocratie. «Les audiences qui démarrent lundi 21 novembre sont un message fort envoyé à toute la population comorienne, aux organisations de la société civile, aux groupements politiques et tout citoyen sur la primauté de la loi et la capacité de notre justice à exiger des comptes à l’endroit de tous ceux qui ont eu à diriger le pays», a-t-il insisté.


Le conférencier a également abordé la question des prochaines échéances électorales de 2024.
Il évoquera le dialogue national pendant lequel certains ont brillé par leur absence. «Nous avons fait un dialogue pour instaurer les bases, assainir et apaiser le climat pour les prochaines élections. Les députés travaillent en outre sur l’élaboration des statuts des partis politiques et le statut de l’opposition. Tout le monde était invité à apporter sa contribution. Ceux qui n’étaient pas venus alors qu’ils avaient à dire ont eu tort», a-t-il mentionné.


Pour sa part, le secrétaire général du ministère de la Justice, membre du parti Crc, Abdallah Sinane, s’est attardé sur l’historique des mesures prises pour poursuivre les personnes accusées de détournement de fonds publiques. Il citera l’ordonnance de 1992 sous l’ère Djohar, puis une loi sous le président Sambi qui stipulait qu’on doit laisser la totalité de la somme d’argent en question sous caution pour bénéficier d’une mise en liberté, et d’une autre loi sous le président Ikililou interdisant la mise en liberté.


Répondant à une question sur la légitimité de la cour de sûreté de l’Etat instaurée depuis 1981, Me Ahamada Baco, député du parti Crc, a tout d’abord appelé tout le monde à faire confiance à la justice, avant d’expliquer l’importance du dossier qui mérite, selon lui, d’être dirigé par la haute cour de justice, laquelle n’existe pas. «C’est ainsi que le dossier est passé à une cour équivalente qu’est la cour de sûreté de l’Etat. Le dossier suit ainsi une logique et la loi n’est pas violée. Que toutes les parties se préparent pour le procès car la justice sera respectée», a-t-il conclu.

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