Le conseil d’administration du Fonds monétaire international vient d’achever la troisième revue de l’accord au titre du programme Facilité élargie de crédit (Fec). Cela va permettre, selon les autorités compétentes, de décaisser environ « 4,7 millions de dollars », pour les quatre années à venir. Cette revue entre dans le cadre de l’accord signé le 1er juin 2023, entre les autorités comoriennes et le Fmi, lequel permettra à l’Union des Comores, une fois réussi les objectifs quantitatifs et structurels, d’avoir l’accès à environ 43 millions de dollars, en termes de crédits.
Ralentissement économique
En concluant cette troisième revue, le Conseil d’administration a également approuvé les demandes des autorités comoriennes, à savoir la «modification du critère de réalisation quantitatif (Crq) de fin décembre relatif aux recettes fiscales, afin de tenir compte d’une activité économique plus faible que prévu cette année ». D’autres aspects du programme ont été passés au peigne fin pour évaluer les capacités du pays à honorer certains engagements conclus dans le cadre du programme Fec et conformément au Protocole d’Accord Technique (PAT)Bien qu’elle reconnaisse des progrès considérables dans l’exécution des objectifs du programme, le Fmi alerte toutefois sur la fragilité de l’économie du pays. «Elle montre des signes de ralentissement couplés à des pressions inflationnistes alimentées par l’accélération des prix des denrées alimentaires », indique le Fmi notamment dans le cadre de la transition politique impulsée par le président Azali Assoumani en introduisant plusieurs nouveaux visages jeunes sur la scène politique.
Autre ralentissement constaté par l’institution, est le crédit au secteur privé. «Les importateurs se désendettent après l’augmentation significative des emprunts au cours des deux dernières années pour faire face aux prix élevés des importations», a-t-on souligné, notant par ailleurs une diminution des volumes d’importations, notamment de produits alimentaires au cours du premier semestre de 2024.Tout comme les exportations et les investissements publics qui ont tous les deux été inférieurs aux prévisions.«Les efforts de l’administration des recettes fiscales ont été entravés par les troubles post-électoraux, l’épidémie de choléra et les événements météorologiques violents au cours du premier semestre de 2024», reconnait le Fmi qui s’est réjoui néanmoins de la stabilité du secteur extérieur avec «une couverture des réserves adéquate supérieure à 7 mois d’importations».
«Le renforcement des institutions et de la gouvernance demeure essentiel pour soutenir l’activité économique et renforcer la crédibilité auprès des parties prenantes nationales et internationales. Des progrès notables, tels que l’opérationnalisation de la Chambre anticorruption, ont été réalisés, mais un soutien additionnel est indispensable pour renforcer les capacités et améliorer la transparence du secteur public. Le renforcement de la gestion des finances publiques et l’adoption de mesures visant à mieux s’aligner sur les normes internationales favoriseront l’engagement des Comores avec les partenaires au développement et des investisseurs», a déclaré Nigel Clarke, directeur général adjoint et président par intérim du Fmi à l’issue des délibérations du conseil d’administration. Ce dernier appelle à la mise en œuvre efficace du programme qui reste cruciale pour atteindre les objectifs de stabilité macroéconomique et de développement.
