Le rapport d’étape sur l’architecture d’entreprise gouvernementale (Aeg) a été présenté hier à Comor’Lab. Engagé après un appel à candidature, le cabinet Ernst Young a procédé à la restitution de son travail trois mois après sa première mission aux Comores au cours de laquelle ses représentants s’étaient entretenus avec tous les acteurs. La séance de ce mardi permettait à toutes les parties prenantes d’avoir une vision sur la mise en place du e-Gouv. Ce programme du gouvernement comorien, qui vise à digitaliser l’administration publique, est soutenu par la Banque mondiale à travers le projet Rcip4.
Cette transition vers le numérique fait partie des projets phares de la «stratégie numérique Comores 2028». «Notre cabinet a lors de sa mission de septembre échangé avec tout le monde, le secteur privé, les entreprises, les opérateurs. C’est grâce aux données collectées à cette occasion que l’on a élaboré ce rapport. Dans notre benchmark, nous avons choisi quatre pays de la région qui ont déjà pratiqué le e-Gouv. Il s’agit de Maurice, des Seychelles, de l’Afrique du sud et de la Tunisie. On est venu donc exposer la vision du gouvernement dans le domaine électronique», a expliqué un des experts du cabinet Whissem Ghazaoui.
Pendant presque deux heures, les experts du cabinet Ernst Young ont exposé en long et en large le programme e-Gouv. Ils ont énuméré également un certain nombre de critères à remplir comme l’amélioration du cadre juridique et l’environnement règlementaire, le développement des infrastructures nationales et internationales des Tics, la mise en place d’une politique pour l’accès universel aux services ou encore le développement des services favorisant l’usage des Tics sans oublier le capital humain.
Des étapes à franchir
En termes d’approche, les experts ont identifié 5 orientations : le développement des services en ligne centrés sur les besoins des citoyens et des entreprises ; la dématérialisation des processus internes pour l’efficacité au sein de l’administration, l’entrée vers un gouvernement connecté interopérable ; le renforcement de la confiance numérique ; et la sécurité numérique et enfin pour terminer mettre l’accent sur les compétences humaines en Tics.
Pour la sécurité numérique, le gouvernement a déjà lancé un chantier sur l’élaboration d’un plan sur le cyber sécurité, a précisé le secrétaire d’Etat chargé de la modernisation des administrations publiques, Soilihi Mohamed Djounaid. «L’e-Gouv consiste à faciliter le fonctionnement de l’administration. L’objectif de ce programme est d’aider le citoyen. Par exemple, au lieu d’aller faire la queue pour obtenir un document civil, il pourra, si cette transition numérique se mettait en marche, reformuler la demande à travers internet. Les entreprises aussi pourraient en tirer profit. Que ça soit dans le paiement des impôts ou l’acquisition en ligne d’un marché qui fait l’objet d’un appel d’offres. Ça sera aussi un moyen de lutte contre la corruption. Autant d’avantages qui s’offriront au citoyen. C’est une vision à laquelle tient le gouvernement. Si vous l’avez constaté, nous avons même un projet allant dans ce sens, le smart city. Celui-ci a été présenté lors de la conférence des bailleurs», a détaillé le secrétaire d’Etat.
L’assistance composée, entre autres, des représentants des différents acteurs du tissu économique, du secteur des Tics, a découvert aussi les projets dits «Quik wins». Ce sont des projets qui peuvent être mis en place à court terme. Ils sont considérés selon les experts comme prioritaires par le gouvernement. On a identifié par exemple la mise en place d’un portail gouvernemental, d’un système d’identification électronique des citoyens entre autres. Après la validation de ce rapport d’étape, suivra donc la phase opérationnalisation.
Abdou Moustoifa