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Projet de construction d’un hôtel de référence à Mwali I Le ministre du Tourisme met les choses au clair

Projet de construction d’un hôtel de référence à Mwali I Le ministre du Tourisme met les choses au clair

Société | -   Mhoudini Yahaya

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Pour Houmed M’saidie, «beaucoup étaient emballées par ce projet mais je suis désolé de dire qu’il s’agissait d’un projet qui n’existe uniquement que sur le papier. J’avais cru que dans son intervention à la presse, Andrea Carrano allait nous donner un calendrier. Je pense qu’il aurait fallu qu’il reconnaisse qu’il a échoué car c’est un projet qui est déjà tombé à l’eau. D’ailleurs, ceux qui étaient avec lui dans l’aventure l’ont lâché».

 

Le ministre du Tourisme, Houmed M’saidie, a, dans un entretien accordé à Al-watwan, tenu à revenir sur les propos avancés par le directeur général du Mcp Groupe Comores Holding, Andrea Carrano au cours d’une conférence de presse organisée mercredi dernier sur son projet de réalisation d’un hôtel de référence à Mwali. Pour rappel, l’homme d’affaires italien a défendu devant la presse son projet en justifiant les retards des travaux par «des imprévus liés à des soucis logistiques internes, un retard de livraison de la documentation et des contextes sanitaires à l’échelle mondiale».


Le directeur général du Mcp Groupe Comores Holding avait laissé entendre que des travaux préliminaires avaient été effectués et plusieurs millions utilisés. «C’est faux, selon Houmed M’saidie. Lorsque Andrea Carrano vient aux Comores, il passe tout son temps au Golden Tulip et n’a jamais pu faire plus de quinze jours à Mwali. Donc, on aimerait bien qu’il nous montre vraiment les travaux préliminaires effectués sur le site. Nous sommes aussi très intéressés de savoir à quoi a servi cet argent. Je vous invite à Mwali pour aller constater vous-même que sur le terrain que nous lui avons donné, il n’ya aucune trace de travaux effectués par Mcp Groupe».


En 2018, «Andrea Carrano a obtenu ce contrat et certes, avec quelques retards, la plupart des textes qu’il a demandés sauf le dernier. Il a constitué une société ici et ouvert un compte et versé deux cent mille dollars. C’est normal qu’il y ait une présence physique ou morale mais vous allez constater vous-même que, premièrement, Mcp Groupe n’a pas de bureau ni à Moroni ni à Mwali où devrait se dérouler le projet. Deuxièmement, les deux cent mille dollars évoqués, il n’y a plus rien dans ce compte et en cinq ans, aucun acte n’a été posé par le contractant».

«Reconnaitre son échec»

M’saidie a aussi souligné que le projet est estimé à 80 millions d’euros. Et depuis 2018 à nos jours, aucun franc n’a été utilisé pour mettre en œuvre ce projet-là. «Nous n’avons pas signé un contrat pour la production de papiers mais nous avons signé un contrat pour la réalisation d’un complexe hôtelier. Beaucoup étaient emballé par ce projet mais je suis désolé de dire qu’il s’agissait d’un projet qui n’existe uniquement que sur le papier. J’avais cru dans son intervention à la presse qu’Andrea Carrano allait nous donner un calendrier».


Acceptant de répondre à la question concernant la résiliation du contrat, le ministre du Tourisme s’est d’abord demandé si le gouvernement était obligé de résilier quoi que ce soit. «Qu’est-ce qu’il fait ou qu’est ce qui a été fait ? Je signale que c’est un site qui intéresse beaucoup d’investisseurs donc je pense que pour Andrea Carrano, il lui aurait fallu qu’il reconnaisse qu’il a échoué car c’est un projet qui est déjà tombé à l’eau. D’ailleurs ceux qui étaient avec lui dans l’aventure l’ont lâché».


A la question de savoir si l’homme d’affaires italien décidait d’entamer des poursuites judiciaires pour la rupture du contrat, Houmed M’saidie déclare qu’il n’y a aucun problème. « Le contrat stipule que s’il y a des désaccords, il y a les tribunaux qui sont là pour trancher mais ce qui est clair, nous lui avons donné un contrat et un certain nombre de documents officiels pour réaliser un projet. Nous lui avons donné une carte de séjour et il a même pu obtenir un décret signé par le président et au vu de la situation telle qu’elle est, Je me demande d’ailleurs si Monsieur Andrea Carrano ne nous a pas bernés».

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