Quatre jours après la présentation de l’exposé des motifs à la commission des lois constitutionnelles du projet de loi organique relatif à l’élection du président de l’Union des Comores et le projet de loi organique relatif à l’élection des députés par le ministre de l’intérieur, Mahamoud Fakridine, la commission des lois a invité hier au palais du peuple de Hamramba, des responsables des partis politiques et certaines organisations de la société civile pour échanger sur “le projet de loi organique relatif à l’élection du président de l’Union des Comores”.
Il s’agit d’une consultation des différentes couches de la société sur les projets de lois. La rencontre a été présidée par le président de la commission, Mohamed Mourchidi, entouré par les trois vice-présidents de l’Assemblée et certains députés, membres de la commission. Lors des débats sur les conditions d’éligibilité du président de la République, des participants ont insisté sur le dernier alinéa de l’article 7 et de l’article 8. Dans un entretien accordé à la presse, le vice-président du G10, l’ancien ambassadeur des Comores en Egypte, Mohamed Ali Dia, a annoncé que l’ensemble des partis politiques qui se regroupent sur le G10 souhaite la suppression de la partie qui interdit le binationaux à se présenter à l’élection présidentielle. “Notre président Mohamed Abdoulwahab a bien montré notre position au cours de la réunion que le G10 demande la suppression catégorique de cette partie de l’article 7 qui stipule que “si un candidat est titulaire d’une ou de plusieurs nationalités autres que la nationalité comorienne, il doit renoncer définitivement à sa ou ses autres nationalités étrangères”.
Les articles 7 et 8 au cœur des échanges
Selon l’ancien ambassadeur, il y a trois raisons. “D’abord, nous savons que notre pays connait un nouveau visage grâce aux joueurs de l’équipe nationale et que nous savons très bien qu’ils sont des binationaux. Nous ne pouvons pas les s’interdir d’être candidat alors que nous savons qu’ils défendent beaucoup plus le drapeau comorien que la majorité d’entre nous qui ont seulement la nationalité comorienne. Ensuite, il y a la question de Mayotte, ils sont des comoriens possedant la nationalité française. Nous ne pouvons pas les exclure. Et enfin, notre diaspora qui a un grand rôle sur le développement de notre pays. Le fait de les interdire à être candidat avec cet article, nous leurs disons qu’ils ne sont pas réellement les bienvenus dans leur pays. C’est pourquoi, nous demandons aux députés de supprimer cette partie”.
De son côté, l’homme d’affaires, Daoud Halifa, a suggéré aussi la suppression de la partie qui demande aux binationaux de renoncer à leur nationalité pour pouvoir candidater. Pour lui “dans les 30 prochaines années, nous aurons plus des binationaux que de nationaux par affiliation. Donc, nous allons nous priver des cerveaux et de nos enfants nés à l’extérieur”, dit-il. Pour le représentant de l’Ong Salam, Ahamada Mouzaoir, le maintien de l’interdiction des candidats ayant la double nationalité permettra de garantir les intérêts stratégiques du pays. “Je trouve que c’est mieux de garder cette partie pour préserver et protéger les intérêts supérieurs de la nation et incité aux au patriotisme”. Ahamada Mbae du parti Radhi adhère à la suppression de l’article qui interdit la candidature d’une personne ayant la double nationalité. Pour ce qui est de l’article 8 qui parle de parrainages de “3000 électeurs” au niveau national, Mohamed Ali Dia a indiqué que “nous ne sommes pas d’accord sur le parrainage de 3000 électeurs pour tous les candidats.
Nous valorisons les candidats issus d’un parti politique légalement reconnu dans notre pays d’être candidat sans avoir de parrainages, il a déjà le parrainage des électeurs qui ont permis la reconnaissance de son parti. Par contre, je propose que chaque candidat libre soit parrainé par 500 signatures”, dira-t-il.