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Projet de relèvement post-Kenneth I Des «avancées notables» et «des défis persistants»

Projet de relèvement post-Kenneth I Des «avancées notables» et «des défis persistants»

Société | -   Abdillahi Housni

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Réunis à Fomboni, les acteurs du Prpkr ont fait le point sur l’état d’avancement. Si 80 % des activités sont réalisées, Mwali accuse un retard préoccupant.

 

Les membres du comité de pilotage du Projet de relèvement post-Kenneth et de résilience (Prpkr) se sont réunis à Fomboni le 26 juillet pour leur dixième session. Cette rencontre a été marquée par la présentation du bilan semestriel du projet, la passation de service entre les secrétaires généraux sortant et entrant du ministère de l’Aménagement du territoire, ainsi que la validation du budget 2025. Pour rappel, les Comores ont été frappées par le cyclone Kenneth en avril 2019. En réponse à cette catastrophe, qui a fait des victimes sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement, avec l’appui technique et financier de la Banque mondiale, a lancé le Prpkr afin de soutenir la reconstruction d’infrastructures publiques et privées dans les zones sinistrées, tout en renforçant leur résilience face aux catastrophes naturelles et climatiques.

Un taux d’exécution de «90%»

Le programme a débuté le 9 mars 2020 et devait initialement s’achever le 30 novembre 2025. «Toutefois, ce délai est reporté au 30 juin 2026, grâce à un financement additionnel obtenu pour la réhabilitation de la route Bandamadji-Foumbouni, à l’issue de négociations menées entre le gouvernement, à travers les ministères de l’Aménagement du territoire et des Finances, l’unité de gestion du projet et la Banque mondiale», a précisé le ministre de l’Aménagement du territoire, Cheikidine Saïd, dans son allocution.


Selon ce dernier, le projet repose sur quatre composantes principales : la reconstruction et la résilience du secteur du logement ; la résilience des zones côtières et la réhabilitation des infrastructures ; la gestion intégrée des risques de catastrophes, incluant une sous-composante d’intervention d’urgence ; ainsi que la gestion, le suivi et l’évaluation du projet. Ces composantes représentent un investissement global de 45 millions de dollars, répartis à parts égales entre un don et un crédit (22,5 millions chacun). Concernant le bilan semestriel, la coordinatrice du programme, Kamaria Ahmada, a indiqué que les réalisations sont visibles à travers le pays, bien qu’une inquiétude persiste à Mwali. «Nous avons prévu 59 infrastructures communautaires sur l’ensemble des îles : 21 écoles, 35 réservoirs d’eau et 3 pistes-ruelles.

Cela sans compter les 184 logements à construire, dont 59 sont déjà réceptionnés. Il en reste donc 125 à achever», a-t-elle précisé. Selon elle, le projet prévoyait initialement la construction de 257 logements, mais 73 bénéficiaires ont renoncé à leur droit de reconstruction. Le coût total des 184 maisons restantes est estimé à 5 048 980 950 francs comoriens. Le taux d’exécution de ces infrastructures s’élève à «90 % à Ngazidja, 52 % à Ndzuani et seulement 47 %» à Mwali. «Effectivement, Mwali accuse un important retard. Cela s’explique notamment par la problématique de l’octroi des titres fonciers, un obstacle majeur pour l’aménagement de l’île», a-t-elle commenté. La répartition des écoles construites est la suivante : 8 à Ngazidja, 8 à Ndzuani et 5 à Mwali.

Un prix d’excellence à l’unité

S’agissant de la gestion intégrée des risques de catastrophes, en particulier des infrastructures relevant de la Direction générale de la sécurité civile, 12 ouvrages sont déjà achevés et 3 en cours de construction : 5 réservoirs et 7 entrepôts ont été inaugurés, tandis que 2 bassins de rétention et un entrepôt sont encore en chantier. «Le projet a généré 672 emplois dans le pays, mobilisé 12 entreprises comoriennes ainsi qu’une société chinoise, pour un contrat global de 1 993 201 456 francs comoriens. À ce jour, 80 % des activités globales du projet sont réalisées», a conclu Kamaria Ahamada.


La réunion a également été l’occasion d’assister à la cérémonie de passation de service entre le secrétaire général sortant du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme, Djazila Saïndou, et son successeur, Mohamed Madjid. Enfin, il a été annoncé que la Banque mondiale, principal partenaire financier du programme, a décerné, le 16 juillet dernier, un prix d’excellence à l’unité de gestion du projet Prpkr pour «sa gestion rigoureuse, axée sur les résultats».

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