Ici, des agents du parc de Shisiwani, mais aussi de la Direction de l’Environnement ainsi que des enseignants du Centre universitaire de Patsy du département “géographie” ont suivi un apprentissage pratique des méthodes développées par le projet en vue de recueillir des données relatives au degré de dégradation de notre environnement côtier et marin.“Notre projet concerne les littoraux et les fonds marins. Actuellement nous sommes sur les littoraux. La phase 1 du projet consiste à déployer une méthode de travail dans les zones littorales. Ce sont des méthodes qui ont déjà été testées dans des pays, où elles ont fait leurs preuves. Nous déployons ces méthodes et les transférons aux partenaires”, a expliqué le docteur Nourdine Mirhani, référent du projet aux Comores.Ces méthodes doivent à la fin permettre aux agents formés d’assurer un suivi du niveau de dégradation des plages et littoraux, à l’aide notamment de topomètres.
Un suivi du niveau de dégradation des plages et littoraux
Elles leur permettront également de savoir comment “caractériser le paysage de l’érosion des plages”. “Les plages des Comores, territoire insulaire, sont beaucoup plus affectées par les enjeux du changement climatique”, fait savoir l’expert. Et c’est la raison pour laquelle les bénéficiaires de cette formation doivent être capables d’ “identifier les indicateurs ou les signes précurseurs d’érosion”, et d’ “évaluer le degré d’exposition et la vulnérabilité des éléments de paysage présents dans le littoral”.
Le projet DiDEM, ou “Dialogue science-Décideurs pour une gestion intégrée des Environnements littoraux et Marins », a été lancé le 12 août dernier. Comme le rappelle le Dr Nourdine, son objectif est de “valoriser les connaissances scientifiques auprès des décideurs politiques, pour être en mesure de prendre les bonnes décisions” en matière d’aménagement et de sauvegarde de l’environnement.
La formation qui vient d’être donnée à Ndzuani a, notons-le, déjà été dispensée à Mwali les mois écoulés. La prochaine phase du projet, toujours sur le volet des littoraux, s’emploiera à montrer aux partenaires “comment évaluer le niveau de l’érosion (sévère, inexistante ou sévère ?)”, la finalité de tous ces travaux étant de “mettre en place un observatoire participatif du suivi de la dynamique de l’évolution de nos côtes”, précise le géographe et référent de ce projet qui concerne sept pays de la région Océan indien, et qui est financé Le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (Ffem), l’Institut de Recherche pour le Développement (Ird) et le Ministère français de l’Europe et des Affaires Etrangères.
Cet observatoire est voulu “participatif pour être durable”. “Chaque année nous ferons des relevés en saison de pluie et en saison sèche ; les données seront ensuite confrontées et nous pourrons identifier la situation de nos littoraux, de celui qui est exposé à celui qui ne l’est pas, pour que demain, si nos dirigeants investissent dans un projet d’aménagement, qu’ils puissent prendre les bonnes décisions”, conclut-il.