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Projet Facilité emploi I L’Unité de gestion vise «1.500 emplois durables et 500 emplois temporaires»

Projet Facilité emploi I L’Unité de gestion vise «1.500 emplois durables et 500 emplois temporaires»

Société | -   Nassila Ben Ali

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Il s’agit d’un projet d’une durée de 5 ans et qui concerne les jeunes âgés de 15 à 35 ans, mais également les femmes sans distinctions d’âge. Aucun intérêt ni remboursement ne serait demandés, par contre plusieurs conditions, dont un partenariat, un cahier de charges et une collaboration avec une association bien expérimentée dans les secteurs évoqués et faisant partie de la société civile sont exigées. Le projet interviendra dans les secteurs primaires de l’agriculture, la pêche, l’élevage, mais également d’autres secteurs entrant dans le cadre de la promotion des services en milieu rural.

 

Le projet Facilité emploi, porté par le gouvernement et financé par l’Agence française de développement (Afd) résulte de la convention de financement de 4 millions d’euros signée entre les deux gouvernements, comorien et français. L’unité de gestion est mise en place en 2019. Le projet va durer 5 ans, même si la coordination pense le réaliser avant ces cinq ans. Le coordinateur de ce projet, Hassane Maliki, a informé qu’il prévoit de créer 1.500 emplois durables et 500 autres emplois courts et temporaires.

 

“Deux objectifs sont définis, à savoir la sécurité alimentaire à travers laquelle nous intervenons dans le secteur primaire : pêche, élevage et agriculture, sachant que la production nationale agricole n’arrive pas à couvrir les besoins en alimentation. Le deuxième objectif est la promotion des services en milieu rural, sachant que le milieu rural est vide et que tout se concentre à Moroni. L’idée des services en milieu rural est de permettre à ces jeunes qualifiés de travailler dans leurs milieux respectifs”, a-t-on expliqué.


Le projeter Facilité emploi est un projet du ministère de l’Emploi orienté vers la Maison de l’Emploi, laquelle a mis en place l’unité de gestion du projet. “Nous avons une subvention mise en place par la France, à travers l’Afd, pour aider l’emploi des jeunes aux Comores. Les jeunes ne peuvent pas aller à la Maison de l’emploi présenter leurs projets. La méthode choisie fait qu’on doit passer par les organisations de la société civile, sachant qu’elles ont l’expérience et ont déjà travaillé dans ces créneaux. Ainsi, nous avons lancé des appels, nous allons présélectionnés de grandes Ong ayant déjà intervenu dans ces secteurs, pour leur soumettre des lignes directrices”, a indiqué le coordinateur du projet, évoquant des cahiers de charges où sont insérés des lots pour les secteurs évoqués (agriculture, pêche, élevage, écotourisme, environnement, services en milieu rural, entre autres).


Hassane Maliki a fait savoir qu’il est demandé à ces Ong de préparer des projets qui vont intervenir dans ces lots définis. “Chaque Ong choisit un lot. On a préparé une cartographie qui permet à l’Ong de travailler dans la zone qu’elle souhaite et qui correspond à son projet. Nous allons superviser pour ne pas laisser une Ong concevoir un projet qui n’est pas adapté à la zone citée”, a-t-on expliqué, citant un cahier des charges qui sera soumis avec un de 45 jours pour les préparations. Annonçant la signature des conventions de financement avec les Ong retenues, Hassane Maliki a informé que l’évaluation du premier lot est déjà faite et que cela concerne les projets de six zones.

15 à 35 ans

Soulignant la particularité de son projet, Hassane Maliki a tenu à nuancer son projet avec les autres projets destiné aux jeunes, notamment “Oser entreprendre”, “le projet Fida dans l’agriculture”, “le projet Aprojec”, “le projet Amie”, entre autres. “Nous avons l’obligation d’honorer cet engagement, un engagement du chef de l’État, sachant que toute la politique du gouvernement s’oriente vers l’emploi des jeunes. Avec le projet facilité emploi, nous avons l’obligation de résultats”, a-t-il insisté, montrant qu’à la Maison de l’Emploi, “nous sommes conscients du besoin et nous avons les réponses sur la lutte contre le chômage, notamment le projet facilité emploi”.

 


Hassane Maliki a indiqué que le projet va soutenir les jeunes de 15 à 35 ans, mais également les femmes, c’est sans distinction d’âge. D’ailleurs, il n’y a pas un nombre spécifique par rapport au genre. “Le projet doit être mis en œuvre en milieu rural”, a-t-il cité parmi les conditions. Facilité emploi prendra en compte les projets de création d’emplois auto-emploi, et d’emploi salarié. “On peut financer un projet qui va créer 10, 20 ou 100 emplois, mais également un projet d’un individu qui veut créer son propre emploi, mais toujours avec l’appui de la société civile. C’est l’une des particularités du projet”, a-t-il expliqué, insistant que concernant la mobilisation des financements, ce sont seulement les Ong retenues qui sont habilitées à soumettre les plans de financements des projets mis à leur disposition par les jeunes.

 


Le coordinateur du projet Facilité emploi a fait savoir qu’aucun intérêt ni remboursement ne serait demandé car, a-t-il insisté, il s’agit d’une subvention. “On n’attend pas de retour. C’est une aide. C’est pourquoi on demande beaucoup de garanties pour être sûr de la réalisation du projet. Ainsi, nous insistons beaucoup sur la sensibilisation, les cahiers des charges, les lignes directrices, pour être sûr que le bénéficiaire respectera ce qui est prévu”, a-t-il précisé dévoilant que pour cette première phase de lancement, il a été prévu d’utiliser 30% du budget, soit environ 400 millions. Alors, la somme qui sera accordée au bénéficiaire sera entre 25 et 75 millions, sachant que tous les projets ne seront pas acceptés. “Nous sommes stricts, l’évaluation des projets revient uniquement à la commission ad hoc. Nous allons donner l’argent à celui qui mérite”, a insisté Hassane Maliki.

Le premier arrivé, le premier servi

Le coordinateur a fait un premier constat selon lequel plusieurs jeunes ont répondu à l’appel, même si au niveau de Mwali personne n’a été enregistré. Il a de ce fait indiqué que durant la deuxième phase, la coordination effectuera une forte sensibilisation à Mwali pour que les organisations de la société civile, au niveau de cette île, puissent répondre à ces appels. “Sinon, c’est un appel national, le premier arrivé serait le premier servi. C’est une compétition”, a-t-il précisé.


Parmi les conditions requises pour bénéficier de l’appui financier, l’on citera la pérennisation. “On demande à ne pas confondre cette aide à une offre gratuite”, a souligné Hassane Maliki, soutenant qu’on insiste sur la création d’emplois durables. Il est donc recommandé de démontrer comment pérenniser les initiatives, à travers les réalités locales, les créneaux porteurs, les avantages de chaque région, la démarche participative menée pour expliquer son projet, entre autres. “Voilà pourquoi nous misons sur les partenariats publics ou privés, pour être sûr qu’il y a financement, coaching et mentorat”, a-t-il expliqué.


D’ailleurs, contrairement à la première phase qui se focalise sur les grandes associations, la deuxième phase s’adressera aux petites coopératives avec lesquelles le coaching et le mentorat sont obligatoires pour accompagner les petites associations concernant la professionnalisation et structuration rentabiliser l’argent donné. La coordination travaille pour éviter l’échec, a-t-on laissé entendre. “Dans le cahier des charges, l’on a demandé d’identifier les risques et les mesures d’atténuation, pour arriver à anticiper le facteur risque pour mettre des garde-fous”, a-t-il rassuré, soutenant par contre qu’il y aura des poursuites judiciaires contre les auteurs de détournements. Hassane Maliki a informé que les grosses sommes ne seront pas accordées cash, mais par tranche, après évaluation des avancées “pour être sûr que les résultats sont au rendez-vous, pour assurer l’efficacité”.

Eviter les chevauchements

Pour éviter un chevauchement avec les autres projets similaires, notamment le projet Yes-Com de la banque islamique de développement (Bid) piloté par la Meck-Moroni, le coordonnateur assure qu’il travaille avec les coordinateurs des autres projets, comme Yes-Com ou Pidc, avec des échange d’informations et des données, justement pour atteindre les mêmes objectifs. “L’idée est d’éviter les doublons, les chevauchements, mais également de faire des synergies, de capitaliser les données”, a rassuré Hassane Maliki, expliquant pour Yes-Com qu’il ne s’agit pas vraiment d’un projet similaire à celui qu’il dirige. “Avec Yes-Com, on prête de l’argent avec le mécanisme de Fonds islamique qui ne prévoit pas d’intérêts.

 

Par contre, avec le projet facilité emploi, on donne de l’argent aux demandeurs et propriétaires de projets”, a-t-il nuancé, mentionnant toutefois le lien qui existe entre les deux projets, à savoir préparer le terrain pour Yes-Com. Il expliquera lorsque le financement de son projet aura été écoulé dans cinq ans, les jeunes bénéficiaires de Facilité emploi seront bancables pour Yes-Com car ils seront déjà sur le marché. “On n’est pas concurrents mais complémentaires”, a-t-il relativisé.

 


Le coordinateur a tenu à adresser un message aux jeunes et à toute la population. Pour lui, il faut faire la part des choses, il faut distinguer la politique de l’emploi. “Si on est jeune, on cherche un emploi, on devra s’adresser à la maison de l’Emploi, s’informer des projets lancés par le gouvernement pour lutter contre le chômage, notamment le projet facilité emploi. Laissez les politiciens faire la politique”, a-t-il conseillé, ajoutant qu’il y a une réalité à prendre en compte, à savoir deux milliards mobilisés pour l’emploi des jeunes. “Alors venez en bénéficier pour votre développement personnel et celui du pays en général”, a-t-il conclu.

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