Annoncé en janvier dernier, le dédouanement des douze conteneurs remplis d’équipements électriques n’est toujours pas effectif. Pourtant, le ministre de l‘Enérgie, Ali Ibouroi, promet le redémarrage des travaux de construction après trois années d’arrêt. Il compte rencontrer les différentes parties, l’Exim-Bank Inde, le bailleur, et Overseas Infrastructure Alliance (Oia), pour un prochain déblocage de ce dossier. Le ministre indique que ces conteneurs ont été abandonnés et mis aux enchères. “Ces douze conteneurs ont été abandonnés et donc mis aux enchères. 0n nous a demandés de payer un million huit cents francs et cette somme est déboursée. Il revient à l’huissier chargé dudit dossier de rédiger le procès-verbal avant que nous les récupérions”, a-t-il fait savoir hier au téléphone.
Ali Ibouroi promet la finalisation de ce dossier, au niveau de la douane, d’ici le week-end. Il confie que ce dernier est une promesse du directeur général adjoint de la douane qui se charge de faciliter les procédures. “Avec la vente aux enchères, on s’était mis d’accord que la direction de la société nationale de l’électricité a été chargée les récupérer. Malheureusement, elle ne s’est pas présentée à la vente aux enchères”, regrette-t-il. Ce qu’il y a lieu de se demander si la Sonelec préfère miser sur les groupes électrogènes au lieu des groupes fioul lourd.
150 mille francs, le conteneur
Des sources proches du dossier s’interrogent sur la lenteur accusée au niveau de la douane. Contactés hier, le responsable des ventes aux enchères, Alhamidi Ahmed, rappelle que ces douze conteneurs ont été mis aux enchères à quatre reprises.“Ces équipements sont abandonnés il y a deux ans. Les responsables de ce dossier n’ont pas répondu présents pendant les trois ventes aux enchères de ces douze conteneurs. Ils nous ont dernièrement laissé un chèque, mais nous ne pouvons pas les leur donner. Au point de vue réglementaire, ces lots d’équipements sont inscrits sur nos listes et il faut donc qu’il y ait une vente aux enchères”, explique-t-il. Alhamidi Ahmed montre que l’ancien directeur général des douanes avait pris des dispositions exceptionnelles pour faciliter les procédures en fixant un prix forfaitaire. Mais rien n’avait bougé.
“L’ancien directeur avait fixé 150 mille francs pour chaque conteneur pour faciliter le dédouanement. C’est comme si ces équipements n’avaient aucune importance. Nous ne cessions d’interpeller les responsables, mais aucune personne n’a daigné se présenter lors des ventes aux enchères”, témoigne le responsable de l’opération. A l’entendre, Moroni Terminal ne cessait de se plaindre de leur encombrement au niveau du port. Par rapport aux différentes parties, le ministre de l’Enérgie précise qu’une mission comorienne, composée du ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et celui de l’Enérgie, pourrait se rendre prochainement en Inde pour rencontrer l’Exim-Bank Inde, principal bailleur, et Overseas Infrastructure Alliance (Oia).
“Notre consul honoraire y travaille pour que tout se fasse à la va-vite pour le bien du projet et de la population comorienne”, espère-t-il.L’Etat comorien avait signé en 2013 un projet de construction d’une centrale au fioul lourd financé à hauteur de 41,6 millions de dollar promis sous forme de prêt par Exim bank Inde. La centrale était censée être livrée 18 mois après. Mais neuf ans après, la centrale n’est toujours pas sortie de terre.