Le projet de construction d’une centrale géothermique exploitant le potentiel du volcan Karthala pourrait débuter prochainement. Ce projet, nécessitant 5 milliards 300 millions de francs pour l’exploration, la construction d’infrastructures routières et la mise en place de la centrale, est en voie de mobiliser presque la totalité de son budget. Le directeur général du bureau géologique des Comores (Bgc), Mohamed Chaheir Mohamed, a annoncé que la Banque africaine de développement (Bad) a déjà mobilisé 12 milliards de francs, provenant de l’enveloppe « Facilité d’appui à la transition » (Fat) pour financer le projet. Cette initiative laisse envisager une accélération du projet, notamment au niveau de l’exploitation des sources thermiques situées à une profondeur de 5 kilomètres, avec des réservoirs de chaleur atteignant des températures de 250 à 300°C.
Pour accéder à cette enveloppe de dédiée à l’exploitation du potentiel du volcan Karthala, culminant à 2 361 mètres d’altitude, Mohamed Chaheir Mohamed précise que le projet sera présenté au conseil d’administration de la Bad pour approbation en juillet 2024. Il ajoute qu’une mission de haut niveau de la Banque africaine de développement est prévue à Moroni au début de la semaine prochaine pour rencontrer le gouvernement et les institutions concernées. « Si toutes les conditions sont réunies d’ici juillet, les travaux pourront commencer rapidement », espère-t-il.
10 Mw pour un début sur les 45
La phase actuelle, axée sur les forages exploratoires, nécessite un budget de 20 milliards de francs. Le gouvernement a déjà mobilisé 1 milliard de francs auprès du Fonds environnemental mondial (Gef) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et 5 milliards de francs auprès de la Banque africaine de développement. Celle-ci va également débloquer les 12 milliards. « Quant aux 5 millions de dollars [2,2 milliards de francs] restants, le gouvernement comorien s’engage à les prendre en charge pour que les travaux puissent débuter rapidement », assure le directeur du Bgc.
Lors des présentations du potentiel du volcan Karthala, plusieurs experts ont soutenu l’idée selon laquelle cette source d’énergie permettra à l’État d’économiser environ huit milliards de francs comoriens par an en subventions à la société nationale d’électricité pour une production initiale de 10 MW d’énergie géothermique. Une fois la source d’énergie opérationnelle, elle devrait permettre d’éviter environ 1,8 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, et contribuer ainsi aux engagements des Comores dans l’accord de Paris sur le climat.Le projet « Développement durable à travers la promotion des ressources en énergie géothermique » vise également à préparer le cadre légal et réglementaire nécessaire et à mobiliser les fonds requis. L’une des principales initiatives actuelles du projet consiste en la construction de citernes pour la collecte des eaux pluviales, destinées à refroidir les centrales géothermiques ou les équipements de forage.
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30 années d’exploitation géothermique… Lors d’une réunion organisée à Moroni par la Commission économique pour l’Afrique au sein de l’Onu, axée sur les échanges d’expériences pour la croissance et la transformation en Afrique de l’est, des chiffres avancés laissent entendre que les Comores pourraient bénéficier jusqu’à 45 mégawatts d’énergie grâce au volcan Karthala. Au cours de cette rencontre, qui avait réuni 150 experts venus des 14 pays d’Afrique de l’est, il a été expliqué qu’avec un investissement de 118 millions de dollars couvrant les phases d’exploration, de construction d’infrastructures notamment routières et de mise en place de la centrale géothermique, le pays pourrait exploiter le potentiel du Karthala et accéder à une énergie géothermique ayant une durée de vie estimée à 30 ans. |
