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Projet hôtelier à Mwali : Comment allier tourisme et respect de l’environnement ?

Projet hôtelier à Mwali : Comment allier tourisme et respect de l’environnement ?

Société | -   Abdou Moustoifa

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Les sites cédés à la société Mcp Groupe Holding Comoros, s’étalent sur une superficie de plus de 891 hectares. Des parcelles qui font partie intégrante du Parc national marin, première aire protégée et unique aire marine du pays, créée depuis 2001.

 

Le ministre de l’Environnement, Bianrifi Tarmidhi, a indiqué que tous les projets hôteliers et touristiques susceptibles d’être développés dans les aires protégées à Mwali, ont comme préalable le respect de l’environnement.C’est le cas, selon lui, du projet hôtelier prévu au sein du Parc marin de Mwali. Pour autant "les dispositions règlementaires d’opérationnalisation et de la gestion des aires protégées concernant la déclaration de l’Unesco ne sont pas encore prises", a-t-il souligné. Néanmoins, le ministre fera savoir qu’une équipe d’experts travaillait dessus.

 

Ainsi "aucun projet d’aménagement ne pourra être validé ou admis sans la réalisation d’une étude d’impact qui tiendra compte de la préservation de l’environnement et la préservation de l’écosystème biosphérique du milieu. Celui-ci ne dérogera pas à la règle ", a précisé Bianrifi Tarmidhi.L’intervention du ministre intervient après de vives polémiques nées après l’annonce d’un grand projet hôtelier prévu sur cette zone protégée. Des voix se sont en effet élevées contre ce projet à cause "de ses impacts environnementaux".

Selon les 4 arrêtés signés le 16 octobre par le ministre des Finances, Saïd Ali Saïd Chayhane et son collègue de l’Aménagement du Territoire, Afretane Yssoufa, le gouvernement a accepté de céder à Mcp Groupe Holding Comoros, environ 891 hectares.

Conserver la biodiversité

Cette société enregistrée en 2018 avec un capital de 7 500 000 de francs, conformément à un contrat d’investissement, tenu secret qui se serait engagée à développer un projet hôtelier de luxe. L’article 2 dudit arrêté précise que l’entrepreneur détient "l’intégralité du titre de propriété en pleine propriété et développe des biens acquis auprès de l’Etat".Les sites concernés sont Issiwa Mea, situés dans le Nyumashuwa, Isiwa sha wenefu, Wala-Mirereni, Ndrondroni et enfin Kanzoni. On notera que ces sites se trouvent à l’intérieur du parc national marin. Créé en 2001, le parc est composé de plusieurs villages dont Itsamia, Hamavuna, Nkangani, Wanani, Nyumashuwa, Ndrondroni, Wala II, Wala-Mirereni, Miringoni, Zirundani.

 

L’inclusion de ces zones au sein du territoire administratif du parc national a pour but de les préserver "des activités humaines destructrices", tout en valorisant "ces espaces qui représentent des intérêts écologiques, économiques et culturels", lit-on dans l’article 4 du décret portant création du Parc national marin.Ce même article va un peu plus loin sur l’importance d’un tel territoire. "Le parc national consiste à assurer une conservation et une utilisation durable de la biodiversité marine côtière notamment les ressources halieutiques et le développement écotouristiques".

Des années de travail

"Les activités publiques et privées susceptibles d’altérer le caractère fondamental du parc national à l’intérieur ou à la périphérie sont par ailleurs interdites", précise l’article 21 de ce même décret. L’île de Mwali est reconnue par les organisations internationales comme un territoire regorgeant de plusieurs espèces animales et végétales et ce après un long processus."C’est un combat de longue haleine. Je me rappelle à l’époque nos équipes sillonnaient les villages pour expliquer aux communautés locales comment elles devraient se comporter une fois que le parc aura vu le jour.

 

Car les habitants ont un rôle important à jouer dans la préservation. Si ce projet aboutit, l’image du pays sera certainement ternie. Ces zones perdront également leur capacité de résilience. D’autant que nous ignorons quelles activités seront développées, encore moins les personnes qui vont fréquenter l’espace", regrette un environnementaliste de la place qui faisait partie des experts ayant milité pour l’aboutissement du projet du parc marin national de Mwali.

 

Notons qu’il y a un mois, le Conseil de l’Unesco pour l’homme et la biosphère a intégré Mwali dans la liste des réserves naturelles de biosphère internationale. Une consécration qui a tenu compte de plusieurs conditions notamment climatiques sans oublier la présence des espèces rares et protégées au sein de l’île. Cette distinction n’est pas définitive et peut donc se perdre si certaines conditions ne sont pas respectées.

 

 

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