Une excursion a été réalisée samedi dernier sur le site du Karthala par des experts et scientifiques de l’Institut de physique du globe de Paris (Ipgp) et l’Observatoire volcanologique du piton de la fournaise (Ovpf) à la Réunion. Elle a été faite sous l’égide du Centre national de documentation et de recherches scientifiques (Cndrs) en présence de l’ambassadeur de France en Union des Comores.La visite entre dans le cadre du projet «Hatari, les sources des aléas sismiques et volcaniques aux Comores», cofinancé à hauteur de 532 989,39 euros par le programme européen Interreg V.Oi, de 47 028,47 euros par la Région Réunion et de 47 028,47 euros par l’Ipgp pour un montant global de 627 046,25 euros. Le projet se limitera sur trois actions : la tectonique, le volcanisme, la communication et formation.
«Le projet Interreg pour lequel nous sommes ici vise à renforcer les observations c’est-à-dire les réseaux de surveillance sur l’ensemble de l’archipel y compris Ndzuani et Mwali. Nous allons densifier les réseaux autant sur le Karthala et sur La Grille. La densification du réseau sismique, du réseau jeu des cycles et une première station géochimique. En parallèle, nous menons des études pour reconstruire l’histoire du Karthala pour avoir plus d’informations et connaitre les types d’éruptions qui peuvent se produire. Nous savons que le Karthala produit des éruptions de types très variables, très différentes, de petites coulées de lave parfois des énormes, des petites explosions, parfois des énormes et notre souhait est d’avoir à la fin un plan qui sera à jour. Toutes ces informations et ces résultats ainsi que les nouvelles connaissances seront disponibles dans le musée du Cndrs à la fin du projet qui se termine en Aout 2023», a fait savoir le physicien de l’Ovfp-Ipgp, Andrea Di Muro.
Renforcer la coopération
Pour sa part, l’ambassadeur de France en Union des Comores, Sylvain Riquier, a laissé entendre que le premier objectif était de venir découvrir le Karthala de plus près. «Je ne vais pas cacher mon plaisir car c’est un endroit extrêmement fabuleux, très beau avec un paysage totalement majestueux. Le deuxième objectif est d’accompagner, dans le cadre des coopérations que nous avons avec l’Union des Comores, il s’agit de mettre en place les outils de mesure et d’accompagner le Cndrs pour bien éclairer sur tout ce qui se passe. Il est très nécessaire de renforcer cette coopération et de continuer à accompagner les autorités comoriennes sur ce secteur d’activité», a-t-il informé.
De son côté, le directeur du Cndrs, Dr Toiwilou Mze Hamadi n’a pas manqué de souligner «le danger qui guette le pays» par rapport aux éruptions volcaniques. «Nous savons tous que l’éruption ne prévient pas et vu la situation, il est important de nous préparer à l’avance et c’est l’objectif de ce projet. Nous aimerions que les autorités ainsi que nos partenaires nous accompagnent dans ce sens car c’est une situation qui doit tous nous interpeller», a-t-il avancé.