logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Projet résilience climatique et numérique I Un an après, les responsables évoquent «des réalisations encourageantes»

Projet résilience climatique et numérique I Un an après, les responsables évoquent «des réalisations encourageantes»

Société | -   Nassila Ben Ali

image article une
Le consortium d’Ong comoriennes, Dayima et Araf, a présenté son bilan après un an de travail. Ces travaux entrent dans le cadre du projet résilience climatique et numérique visant à instaurer un système de collecte de données hydrométéorologiques, hydrographiques et climatiques mais également à développer l’agriculture intelligente à travers la mise en place des zones et des chaines de solidarité.

 

Les responsables du projet résilience climatique, qui se projette vers des ressources en eau et une agriculture plus durables, ont convié la presse dimanche dernier pour présenter le bilan des travaux réalisés un an après le lancement du projet. Financé par l'Union européenne (Ue) et mis en place par le consortium d’Ong comoriennes Dayima et Araf, le projet intervient dans un programme d’instauration d’un système de collecte de données hydrométéorologiques, hydrographiques et climatiques mais également dans le développement de l’agriculture intelligente à travers la mise en place des zones et des chaines de solidarité.


Concernant la collecte des données hydrométéorologiques, hydrographiques et climatiques, sans lesquelles aucun travail de recherche ne peut se réaliser, le codirecteur du projet, Dr Abdoul Oubeidillah, a fait savoir que les travaux ont débuté avec les rivières, sachant que tous les jours, on apprend que des rivières s’assèchent et leurs débits diminuent ici et là à Ndzuani et Mwali.

La problématique de l’assèchement des rivières

"On avait 40 rivières à Ndzuani, il ne reste que 8 qui coulent actuellement et personne n’est capable de dire le pourquoi. De même qu’à Mwali. Que faut-il faire pour remédier à cela, sachant que sans l’eau on ne pourrait pas vivre ? Pour trouver des solutions, il faudra avoir des données concernant ces rivières. On a ainsi installé des stations sur trois rivières, deux à Ndzuani et une à Mwali, lesquelles vont envoyer des informations sur des plateformes numériques auxquelles les chercheurs et les décideurs auront accès", a-t-il indiqué, précisant que déjà avec les données de ces deux derniers mois, c’est intéressant.


Pour ce qui est de la plateforme numérique, c’est déjà effectif. Dr Abdoul Oubeidillah a fait savoir qu’elle est déjà en marche, avec une application mobile qui peut être utilisée pour collecter les données et les envoyer sur la plateforme du projet. On avait également promis de développer une science citoyenne pour éduquer, former et sensibiliser que l’environnement n’incombe pas seulement aux scientifiques et aux académiciens, mais à tout le monde.

 

"Tout le monde doit savoir et comprendre comment observer l’environnement et relever des informations concernant les changements qui ont lieu dans les différentes régions et zones du pays, pour trouver les solutions adéquates", a-t-il expliqué. Le projet a décidé de travailler dans 16 établissements scolaires, dont 8 à Ngazidja, 5 à Ndzuani et 3 à Mwali. Pour le moment, cela semble bien se passer, il reste une seule école à Ngazidja, à Mbeni où on n’a pas pu travailler à cause des derniers évènements. Mais selon les conférenciers, l’installation sera faite sous peu.


"Ces stations météorologiques permettront de collecter des informations relatives aux précipitations, à la température et l’humidité et les envoyer sur notre plateforme. Nous les avons sensibilisés sur le pourquoi de ces travaux, comment les utiliser, leurs avantages, entre autres. Dans chaque école, on a laissé du matériel informatique, des tablettes munis de puce et internet pour travailler avec facilité", a-t-il résumé, montrant que les riverains de zones proches des rivières ont été également formés sur ce projet pour pouvoir eux-aussi donner des informations.


Pour les études hydrométéorologiques à Ngazidja, Dr Aboul Oubeidillah a parlé de l’installation des échelles limnométrique. Pour le deuxième volet concernant l’agriculture, le directeur exécutif de l’Ong Araf, Nassur-eddine Allaoui, a tout d’abord tenu à gratifié Allah avant de remercier l’Union européenne qui a voulu financer ce projet. Il rappellera ensuite les objectifs du projet, à savoir développer la réputation des zones et la chaîne de scolarité, adopter l’agriculture intelligente et former 16 coopératives communautaires. Le conférencier a saisi cette occasion pour rappeler les spécialités de certaines zones, par exemple Mkazi et Tsembehu avec les litchis.

Développer une agriculture résiliente

L’objectif d’assurer la promotion de la réputation de la zone est de faire en sorte que le produit identifié soit bon en quantité et en qualité dans la zone citée. "Ainsi, on a formé à travers le ‘think.coop/star.coop’. Ils se sont regroupés en coopératives pour tirer profit de leurs produits", a-t-il expliqué. Pour ce qui est de l’adoption de l’agriculture intelligente, le directeur exécutif de l’Araf a cité la réalisation des formations sur la multiplication des semences, notamment les régimes de bananes.

 

"Après la formation, avec un seul bananier, l’agriculteur peut multiplier et avoir une cinquantaine de bananiers avec la méthode appelée plant issu de fragment (Pif)", a-t-il illustré, parlant également d’une autre méthode concernant la culture de la tomate, notamment sur la tomate industrielle avec la variété intitulée "Roma" en provenance de Madagascar. A propos de l’agriculture intelligente, Nassur-eddine Allaoui explique que les méthodes de travail adoptées permettront d’améliorer le secteur en maîtrisant les périodes de culture pour les différents produits.

Les études hydrométéorologiques à Ngazidja

"On peut dire que les études réalisées par Dayima aideront vraiment les agriculteurs, notamment en ce qui concerne les périodes de pluies ou de sécheresse", devait-il mentionner. Au sujet des formations de coopératives communautaires, l’Araf a prévu de mettre en place 16 coopératives dans les trois ans.
Pour le moment cinq seulement sont formées, dont trois seulement se sont enregistrées à l’Anpi et ont lancé leurs activités.


Il s’agit de la coopérative de Mirontsi qui travaille sur la papaye, la coopérative de Bazimini qui travaille avec la viande de bœuf, la coopérative Tsembehu qui a choisi les litchis, la coopérative de Bambao Mtsanga avec l’oignon et la coopérative de Koni avec la pomme de terre. "Elles ont choisi de travailler pour augmenter la quantité, améliorer la qualité pour que la population puisse en bénéficier à tout moment et moins cher", a-t-il expliqué.

Commentaires