La vice-présidence en charge de la Pêche, la Direction générale des ressources halieutiques (Dgrh) et la Gouvernance des pêches et partage de la croissance aux Comores (projet SwioFish), ont procédé, samedi 3 mars, à l’hôtel Golden Tulip, au lancement officiel des accords de cogestion au niveau national. Ces accords, signés au mois de décembre dernier, visent à réguler la pratique de la pêche, dans le souci de préserver nos ressources halieutiques.
Ils lient, à ce stade, dix villes : cinq à Ndzuani, trois à Ngazidja et deux à Mwali. Et concernent les pirogues et vedettes de pêche de moins de neuf mètres, la gestion de la pêche aux poulpes ainsi que les structures de pêches. Les pêcheurs vont en outre être fichés selon leur activité et devront disposer, d’ici le 1er juillet, de cartes professionnelles. Les dix-sept accords signés tiennent compte de la spécificité de chaque ville.
Nous nous sommes déplacés dans les villes. Les pêcheurs nous ont fait part de leurs soucis et de leurs attentes. De cet échange résultent ces accords. Les représentants des villes sont là pour témoigner qu’aucune décision n’a été prise à leur encontre, a tenu à préciser Darday Youssouf, coordinateur insulaire de Ngazidja.
Dans la ville de Hantsindzi à Ngazidja, par exemple, les pêcheurs ont interdit la pêche au filet. Mohamed Mahamoud, chef de la ville de Hantsindzi, a souhaité que les mesures ne s’arrêtent pas là.
“On parle aujourd’hui de 8 à 9 pêcheurs disparus en mer chaque année. Les villes souffrent de ces pertes. Vous dites vouloir tout mettre en œuvre pour améliorer le quotidien des pêcheurs, il faut de ce fait engager des moyens pour endiguer les pertes en mer”, sollicite-t-il.
Le lieutenant Elmir Mohamed des Garde-côtes comoriens tiendra à le rassurer sur ce point. “L’une des missions des Garde-côtes est d’assurer la recherche et le sauvetage en mer, et de protéger l’environnement maritime. Nous avons signé un accord avec la Dgrh. Nous sommes dans une phase opérationnelle. Dans trois ou quatre mois, nous serons en mesure d’assurer la sécurité des pêcheurs”, explique-t-il.
Des accords semblables ont été signés auparavant, mais n’ont pas été suivis. Haniati Kambi, la responsable suivi évaluation et communication du Projet SwioFish 1 de la Dgrh, a expliqué que “les présents accords, contrairement aux accords précédents, s’étendent à plusieurs niveaux. Ils regroupent les pêcheurs, la police et la justice. Auparavant les gens qui passaient outre ces accords ne pouvaient pas être traduits en justice en l’absence de textes, mais aujourd’hui la direction a veillé à la mise en place de ces textes. Toute personne qui bravera les accords devra répondre de ses actes devant la justice”.