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Promotion du genre I Un atelier de réflexion sur la femme et la politique ouvert hier à Moroni

Promotion du genre I Un atelier de réflexion sur la femme et la politique ouvert hier à Moroni

Société | -   Abouhariat Said Abdallah

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«Vous aurez beau vouloir être politicienne, vouloir aspirer à être candidate, si au niveau des partis politiques, il n y’a pas une autorité politique qui vous donne l’opportunité d’être candidate, vous ne serez jamais candidate…», a déclaré Mme Moinaecha Mroudjae au cours d’un atelier de réflexion ouvert hier à Moroni axé sur la participation des femmes à la vie socio-politique.

 

Des femmes de différentes sphères politiques et des leaders politiques participent depuis hier à un atelier de réflexion sur la participation des femmes à «la vie sociale et politique». Cet atelier entre dans le cadre de la conférence nationale sur la promotion de la participation des femmes en politique.
Cette conférence a pour objectif «d’établir un état des lieux des barrières sociales, culturelles, économiques, politiques à la participation des femmes en politique». En dehors de cet état des lieux, cette conférence vise également à élaborer un plaidoyer auprès des responsables politiques «pour faciliter l’implication des femmes à la vie politique et promouvoir leur participation aux élections nationales, régionales et locales». Lors de cette première journée de réflexion, les échanges s’étaient focalisés sur l’évaluation du cycle électoral 2014-2016 présenté par Kader Irchad Barry, consultant auprès du Centre européen d’appui électoral (Eces), indique que les Comores sont classées au dernier rang de l’Union africaine en termes de représentation politique des femmes.
Dans son intervention, Kader Barry a soutenu que l’Eces a mené des activités transversales sur le genre depuis 2014 et considère ce concept (genre) comme étant le fer de lance des ces activités aux Comores. «Eces considère la promotion du genre comme un élément important en même temps inscrit dans les objectifs de développement durable».


A en croire cet interlocuteur, le Centre Eces vise plusieurs objectifs dont «l’égalité des sexes d’ici 2030 du point de vue politique». Cette rencontre prévue pour durer deux jours, hier et aujourd’hui, a réuni des leaders des partis politiques dans le but de les sensibiliser sur l’importance du sujet pour pouvoir offrir aux femmes l’opportunité de se porter candidates aux futures échéances électorales. Pour impliquer les leaders d’opinion sur le sujet, Eces a convié les religieux, la société civile, les médias à cette rencontre afin de solliciter leur collaboration et surtout identifier les facteurs qui empêchent la participation de la femme dans les plus hautes sphères de décision. Selon toujours M. Barry, il n’y a pas une majorité de femmes qui aspire à se porter candidates et ce sont les principales reproches des partis politiques. «Deux facteurs sont les causes de l’absence des femmes qui aspirent à être candidates. Le premier facteur relève des ressources en termes de compétences et d’expériences. Le deuxième facteur concerne la motivation. On entend par là, la confiance en soi, l’aptitude à prendre la parole et l’intérêt en politique».
Dans son intervention, Kader Barry a ajouté que les «Comores regorgent des femmes entrepreneurs reconnues au niveau international, cependant, elles ne sont pas visibles dans la sphère politique car elles ne s’y intéressent pas».


Dans son intervention, le consultant de l’Eces a ajouté que celles qui s’intéressent «auraient beau vouloir être politiciennes, à se porter candidates, cependant, au niveau des partis politiques, il n y’a pas d’autorité politique qui voudrait leur donner l’opportunité. Malheureusement, c’est les cas, mais il ne faut pas leur en vouloir, il faut chercher à comprendre les raisons». À son tour, Moinaecha Mroudjae a fait la restitution des entretiens préliminaires sur l’évaluation des barrières actuelles. Ces entretiens avec les médias, les partis politiques, les leaders religieux, et des acteurs de la société civile révèlent plusieurs catégories de barrières. Celles liées à la culture et à la religion reviennent avec insistance. «Les femmes sont déjà dans les sphères de prises de décisions au niveau des quartiers et des villages, mais elles sont encore loin au niveau politique», a constaté Moinaecha Mroudjae.

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