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Propos du ministre des Finances I Le Syndicat des journalistes annonce d’autres actions

Propos du ministre des Finances I Le Syndicat des journalistes annonce d’autres actions

Société | -   Abdallah Mzembaba

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Le bureau national a tenu une conférence de presse hier et avance l’idée d’une plainte. Le syndicat a, par ailleurs, déploré la fermeture de la radio Kaz et fustigé «le silence» du Conseil national de la Presse et de l’audiovisuel (Cnpa) sur divers sujets de préoccupation ayant un lien avec l’exercice de la profession de journaliste.

 

Le Syndicat national des journalistes aux Comores (Snjc) a décidé de porter plainte après les propos jugés incendiaires du ministre des Finances qualifiant les journalistes «bâtards». L’annonce a été faite hier dans l’après-midi lors d’une conférence de presse tenue au Retaj pour la circonstance par le Snjc en présence des mouvements de la société civile.


Pour rappel, Kamalidini Souef lors de sa passation de service avec son successeur à la tête de la douane a fait savoir que «les bêtises proférées par ces bâtards de journalistes doivent cesser. Quand je n’étais que directeur général des douanes, mes amis laissaient faire. Ce qui ne sera plus le cas maintenant que je suis ministre (…). Je vous jure que j’ai des hommes de main. Je ne compterai pas sur le procureur de la République pour diligenter une enquête, je les mettrai moi-même en pièces. Que ce soit bien clair, si les journalistes disent ce qu’ils veulent, je ferai aussi ce que je veux. Cela va sans dire, que je tiens ces propos en parfaite connaissance du code de l’information».


Le Syndicat des journalistes a fait savoir que «le communiqué qu’on a publié, cette conférence de presse et la plainte que nous comptons déposer devant la justice contre Kamalidini Souef, ministre des Finances, seront suivis d’une autre série de mesures que nous communiquerons au moment opportun». Pour Chamsoudine Saïd Mhadji, «aucun journaliste n’est désormais à l’abri d’où la nécessité de porter plainte car ses « hommes de main » qu’il a cité pourraient causer du tort à chacun de nous».


De son côté, Ali Oubeidillah, secrétaire général du Snjc, estime que le communiqué publié par le ministre des Finances pour présenter ses excuses «est infondé». «S’il estime qu’il y a des journalistes qui véhiculent de fausses informations sur sa personne, pourquoi n’a-t-il jamais porté plainte», se demande l’intéressé. Autre point abordé lors de cette conférence de presse : la fermeture de la Radio Kaz, jeudi 23 septembre dernier par «un groupe de jeunes, se réclamant proches du pouvoir et natifs de Mkazi».


Selon Ali Oubeidillah, «les autorités reprochent à cette radio de ne pas être démocratique. Nous savons tous que ce n’est pas vrai, critiquer est l’essence même de la démocratie, d’où notre incompréhension face au silence des autorités sur ce cas précis». Cette «fermeture de radio n’est malheureusement pas une première et il est clair que cela va avoir un impact négatif sur le classement du pays par Reporter sans frontières. Comme chaque année, nous allons encore dégringoler».


Chamsoudine Saïd Mhadji et Ali Oubeidillah pointe également du doigt le silence du Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa). «Le Cnpa brille par son silence peut-être parce que son mandat est fini depuis quelques années. Le mieux serait que ces membres démissionnent plutôt que d’être là sans rien faire».
Quant au président de la République, Azali Assoumani, «nous lui demandons de joindre ses paroles aux actes lui qui parle souvent de liberté de la presse et de pluralité. Nous lui demandons également de promulguer le Code de l’information. Cela fait un moment que le texte a été adopté à l’assemblée nationale. Il est temps qu’il soit promulgué», a déclaré Chamsoudine Saïd Mhadji.

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