La société internationale Arab Contractor, chargée d’exécuter les travaux de construction d’une digue à Djwaezi pour lutter contre l’érosion côtière, a entamé cette semaine la première phase du projet. Elle consiste en l’aménagement d’un espace vert sur la plage de Mapiashingo, située au nord-ouest du littoral de la ville. Cette étape prévoit la plantation d’espèces végétales résistantes à l’environnement marin, telles que des cocotiers, de la patate de bord de mer (appelée pumpu en langue locale) ou encore des thespesia populnea (mwaro, en comorien), afin de renforcer la solidité du sol face aux aléas climatiques et aux assauts de la mer. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre d’un programme financé par la Banque mondiale à hauteur de 3,185 milliards de francs comoriens, suite au passage du cyclone Kenneth en mars 2019, et visant à réhabiliter plusieurs infrastructures endommagées. Parmi ces ouvrages figurent notamment les digues de Djwaezi et de Fumbuni à Ngazidja. À Mwali, le projet, lancé en avril dernier pour une durée de neuf mois, devrait s’achever en décembre prochain.
Selon Ahmad Ibrahim, ingénieur de l’entreprise égyptienne Arab Contractor, les travaux de la digue de Djwaezi sont répartis en trois segments sur une distance linéaire de 900 mètres. «De Nyombeni à Mkadareni, nous allons installer des carrières pour renforcer la protection de la route reliant Djwaezi à Djando. De Mkadareni jusqu’à proximité du foyer de la ville, centre urbain de Djwaezi, nous mettrons en place des enrochements doublés d’épis en bois. Cette double protection permettra d’une part de piéger le sable et de freiner l’avancée de la mer, et d’autre part de faciliter l’écoulement des eaux de pluie vers l’océan. La troisième phase consiste à créer un espace vert à Mapiashingo», a-t-il expliqué. Le choix de reboiser cette zone n’est pas anodin : autrefois, cette portion de la plage abritait une forêt sèche où cohabitaient faune et flore. Cependant, le chantier se heurte à un obstacle : la divagation d’animaux qui détruisent régulièrement les jeunes plantations. D’où la nécessité de renforcer la surveillance afin d’assurer la pérennité du programme.
A. Housni et N. Abdoul-Djabar