Les élèves du lycée privé Kibala, membres du Club des adolescents, ont présenté une pièce théâtrale dédiée à la lutte contre les violences basées sur le genre (Vbg), samedi 14 septembre dernier au foyer Jaf de Mutsamudu. Les vingt acteurs ont captivé un public nombreux avec leur performance.
La pièce jouée par les élèves du lycée Kibala traitait de la cyberviolence. Outre les jeunes dans le public, de nombreuses personnalités et des parents ont assisté au spectacle. Après près de deux heures de scène, les 13 acteurs ont été chaleureusement applaudis. «Ces jeunes ont élaboré ce spectacle après avoir constaté l’augmentation de la violence. Beaucoup d’entre eux ne sont pas conscients des dangers liés à la technologie. Avec Internet, il est crucial de surveiller constamment ce que les enfants font. Les réseaux sociaux comportent de nombreux dangers, surtout avec les photos et vidéos», a souligné Sittina Echat Salim, la directrice.
Elle a insisté sur l’importance de l’éducation à l’usage des nouvelles technologies. «Nous devons éduquer nos enfants sur l’usage des téléphones portables, en leur expliquant à la fois les avantages et les risques. La plupart des jeunes ne réalisent pas les dangers avant qu’il ne soit trop tard.
Ce spectacle reflète nos réalités et, grâce à notre partenariat avec l’Unicef et le soutien de Koica, nous avons pu créer ces clubs», a-t-elle précisé. Les clubs des adolescents ont été créés par la Direction de la promotion du genre et de la protection des enfants, avec le soutien de Koica, l’agence sud-coréenne de coopération internationale. Présents dans plusieurs écoles et lycées de l’île, ces clubs ont pour mission de sensibiliser leurs camarades et la communauté.
Cyberviolence chez les jeunes
Nasser Saanyane, un des acteurs âgé de 15 ans, a profité de son discours d’ouverture pour aborder les risques liés à l’utilisation des téléphones portables et d’Internet. «Nous sommes tous conscients des nombreux dangers que ces outils présentent pour les jeunes. Aujourd’hui, ils peuvent facilement entrer en contact avec des individus malveillants qui circulent librement sur les réseaux sociaux», a-t-il averti.
Le spectacle de deux heures proposé par la troupe raconte l’histoire de Mlaraha, une adolescente de 15 ans victime de cyberviolence. Tout commence lorsqu’un homme de 33 ans lui offre un téléphone portable. Malgré l’opposition de son père, sa mère la soutient. Finalement, les photos de Mlaraha se retrouvent sur les réseaux sociaux. Elle se tourne alors vers un service d’écoute qui lui propose une assistance.
Plusieurs scènes montrent ses démarches, notamment au service d’écoute et au commissariat. L’affaire se termine en justice. «Il y a beaucoup de personnes malveillantes sur les réseaux sociaux. Nous voulions montrer ce qui se passe. Ce qui m’a marquée, c’est d’avoir joué le rôle de l’avocate de la victime. Nous sommes venus démontrer que la justice triomphe toujours, malgré les idées reçues», a expliqué Djaanfar Hilma Laguerre, 15 ans, qui a incarnée pour la première fois le rôle de l’avocate de Mlaraha. À la fin du spectacle, des numéros de danse et de slam ont également été proposés au public.