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Protection de l’enfance I Des cadis en formation sur la lutte contre le mariage précoce

Protection de l’enfance I Des cadis en formation sur la lutte contre le mariage précoce

Société | -   Ahmed Zaidou

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Les cadis et leurs adjoints ont suivi pendant deux jours une formation spécialisée sur la lutte contre les mariages précoces. Cette session, organisée par la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl), a réuni une trentaine de participants. Au total, 7 modules ont été dispensés, dont un intitulé «Le mariage des enfants : niveaux et désagrégation aux Comores».


La formation, qui s’est tenue ce lundi et mardi à l’hôtel Méga Lux à Wani, visait à mieux outiller les cadis sur leur rôle en matière de droits de l’Homme et à renforcer leur engagement dans la lutte contre les mariages précoces. L’objectif affiché était de «connaître et faire connaître le rôle du cadi et son application en matière de droits de l’Homme, notamment pour lutter contre le mariage précoce».


Selon Justine Emma Razafiarisoa, vice-présidente de la Cndhl, «70 % des plaintes reçues par le service des plaintes de la Commission concernent des couples, principalement des jeunes de moins de 25 ans avec plusieurs enfants». Elle a ajouté : «Nous sommes ici pour une formation axée sur les droits de l’Homme, en particulier la lutte contre le mariage précoce. Nous avons des cas de jeunes filles mariées dès l’âge de 12 ans. Pourtant, notre pays a ratifié plusieurs conventions internationales, y compris celles relatives aux droits des enfants. Le code de la famille fixe l’âge minimum du mariage à 18 ans. Cette formation est cruciale car beaucoup d’enfants mineurs sont mariés, et ce sont les cadis et naibs-el-cadis qui officialisent ces unions», a-t-elle fait savoir.


Justine Emma Razafiarisoa a également annoncé une autre formation prévue du 8 au 10 janvier à l’intention des forces de l’ordre de la préfecture de Domoni. Celle-ci portera sur les droits de l’enfant dans leur interaction avec les forces de l’ordre.
Le vice-président du Conseil des Ulémas de Ndzuani, Oustadh Mohamed Mahamoud, alias Oustadh Lisane, a salué l’initiative. «Cette formation est très importante car elle traite du mariage, souvent conclu au mauvais moment et de manière contraire à la religion musulmane. La plupart des couples n’ont pas l’éducation nécessaire. Ces mariages ne durent pas, et en plus, les grossesses précoces sont dangereuses», a-t-il souligné.

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