Le dimanche 10 mars dernier s’est déroulée au foyer des jeunes de Domoni l’assemblée générale de l’organisation non gouvernementale Gpcd, ou Gardiens du patrimoine culturel de Domoni. Fondée le 12 mars 2019, cette association, qui rassemble des jeunes souhaitant valoriser le patrimoine culturel immatériel et matériel de la deuxième ville de Ndzuani, s’engage pleinement dans la conservation et la réhabilitation du patrimoine bâti local. Ses volontaires, passionnés par le patrimoine de leur ville et désireux de le préserver, veillent depuis cinq ans sur les trois palais de sultan datant du XIIIe siècle, lesquels font partie des sites envisagés pour une candidature à l’inscription au patrimoine de l’humanité de l’Unesco, que les Comores projettent de présenter en 2025.
Cependant, cette association locale fait face à des difficultés financières pour entretenir le patrimoine culturel « bâti » de Domoni, selon El-farouk Charif Houmadi, son président. Chaque année, la saison des pluies menace les trois palais du sultan. Ceci nécessite des ressources pour assurer leur sécurité. «Nous tenons à remercier les bailleurs de fonds qui nous ont soutenus, tels que le réseau Rampart, la fondation suisse Aliph et l’ambassade de France », a déclaré ce dernier, lors de la réunion. «Il est impératif de redoubler d’efforts pour garantir la sécurité, mais aussi restaurer et réhabiliter ces sites », a-t-il ajouté. D’autres sites patrimoniaux sont menacés par des citoyens ignorant les techniques d’entretien, ce qui nécessite une intervention urgente pour éviter leur détérioration.
«La très ancienne mosquée de Chiraz, d’une architecture originale, risque d’être rénovée avec des matériaux inadaptés. Si rien n’est fait pour empêcher ceux qui tentent de réhabiliter ce joyau de notre patrimoine sans maîtriser les techniques de restauration, cette mosquée perdra son caractère ancien», a confié le président El-farouk. Par ailleurs, cette association a constaté un ralentissement de ses activités en raison du manque d’adhésions, certaines personnes se désintéressant de ces activités bénévoles. Malgré la disponibilité de formations et la possibilité de voyages à l’étranger pour se former aux techniques de conservation des sites patrimoniaux ou pour des visites touristiques, le président du Gpcd déplore le manque de membres engagés.
Afin de surmonter ces obstacles, un groupe de réflexion a proposé une réforme du statut de l’association pour faciliter la réalisation de ses projets. Le nouveau statut, approuvé lors de l’assemblée générale, a permis un renouvellement du bureau exécutif, avec la création de nouveaux postes tels que celui de gestionnaire comptable en remplacement du trésorier. Ainsi, les Gardiens du patrimoine culturel de Domoni peuvent relancer leurs activités de sécurisation, de conservation et de réhabilitation des sites culturels de leur ville.