Préoccupé par les «enjeux politiques liés à la prochaine échéance électorale de la présidence tournante prévue en 2029», un collectif de cadres originaires de Ndzuani a tenu, samedi 23 août dernier, au Jardin de la Paix à Moroni, une conférence de presse sur cette perspective. Les participants, «issus de la communauté anjouanaise sans distinction politique ni sociale», ont affiché leur engagement en faveur d’un «processus électoral apaisé et transparent afin de prévenir tout conflit ou instabilité qui compromettrait les intérêts nationaux».
«Vaut mieux prévenir que guérir», a rappelé l’ancien candidat au gouvernorat de Ndzuani, Nidhoimi Houmadi, qui a insisté sur la nécessité de «sensibiliser l’opinion pour sauvegarder la paix, la cohésion nationale et la stabilité politique et institutionnelle dont le pays a besoin». Il a également exprimé son espoir que «le président Azali Assoumani respectera son engagement à appliquer la tournante en 2029 et passera le flambeau à un compatriote originaire de Ndzuani, conformément à la Constitution qu’il a lui-même révisée en 2018 pour instaurer le système de deux quinquennats consécutifs par île».
Nidhoimi Houmadi a rappelé que le chef de l’État avait déjà donné l’exemple en 2006 en quittant pacifiquement le pouvoir à l’issue de son premier mandat, ouvrant ainsi la voie à l’alternance. «Nous croyons qu’il saura réitérer cet acte de responsabilité civique et historique en 2029, en passant à nouveau le témoin à un natif de Ndzuani, pour consolider ainsi la stabilité et l’unité nationale», a-t-il conclu. Pour sa part, Dr Housni Mohamed Abdou a mis en garde contre «les gens de mauvaise foi et opportunistes politiques» qui cherchent selon lui à «engager le débat sur une révision constitutionnelle visant à mettre fin à la présidence tournante». «Toute volonté de remettre en cause ce contrat pacifique et ce pacte politique constituerait une grave menace pour la stabilité et la confiance du peuple comorien dans ses institutions et ses lois.
Cela saboterait également la culture démocratique du respect de la Constitution que nous nous efforçons de préserver», a-t-il averti. Il a appelé à une vigilance collective et à la mobilisation de toutes les forces vives du pays pour défendre les acquis constitutionnels, garantir un partage équitable du pouvoir entre les îles et préserver le vivre-ensemble. «Nous soutenons l’idée que les leaders politiques, en général, et ceux originaires de Ndzuani en particulier, se mobilisent pour organiser une rencontre dédiée aux enjeux des prochaines élections, en tirant les leçons des scrutins de 2019 et 2024.
L’objectif est de créer les conditions d’un environnement paisible pour assurer le bon déroulement du processus électoral prévu en 2029», a-t-il insisté. Le collectif des cadres anjouanais se présente ainsi comme un groupe de citoyens engagés, animé par la volonté de dialogue et de concertation, dans la perspective de l’échéance présidentielle de 2029.